Les banlieues de l’Europe

Nous avions espéré dans une Europe des nations : une Europe où des nations souveraines joindraient librement leurs forces pour maintenir leur identité et affirmer leur puissance, dans un monde troublé. Mais nous ne voulons pas de la formule que l’on nous prépare à Bruxelles, qui franchirait, avec ce projet de Constitution européenne, une nouvelle et calamiteuse étape. Cette Europe-là, c’est celle des européistes qui veulent effacer les nations, leur souveraineté avec leur identité. C’est un espace sans frontières, ouvert à tous les mauvais vents du monde, où les populations allogènes détachées des continents voisins peuvent affluer sans obstacles. Cette Europe-là, c’est celle qui veut nous obliger à accorder des droits communautaires à des minorités ethniques, en attendant qu’elles deviennent la majorité. C’est celle qui s’apprête à nous interdire d’interdire le voile islamique, car les “valeurs européennes”, telles que les conçoivent les européistes, exigeraient que nous nous accommodions de la “diversité religieuse” et que nous fassions donc une place, toujours plus grande, à l’islam et à ses lois.

Dire “non” à la Constitution européenne...

C’est cette Europe de la Constitution européenne qui entend faire une place - et quelle place ! - à une Turquie qui aura bientôt cent millions d’habitants, dont beaucoup, chassés par la pauvreté ou par la violence, risquent de déferler sur l’ouest de l’Europe. C’est toujours cette Europe-là qui aide les islamistes du pacifique Erdogan à prendre tous les pouvoirs dans leur pays, sous prétexte de “démocratisation” (ils disent “démocratie”, mais ils pensent “charia”, loi coranique). C’est cette Europe-là qui n’imagine rien de mieux, pour porter remède au chômage des Européens, que de favoriser l’immigration des non-Européens. C’est elle qui prévoit de faire venir des dizaines de millions d’immigrés du tiers monde pour compenser la baisse de la natalité des Européens, au lieu d’envisager des mesures en faveur des familles. Pour ces européistes atteints de bruxellose, les hommes sont interchangeables, ils n’ont pas de passé commun, pas d’héritage culturel, pas d’identité nationale. L’Europe ne doit pas être un “club chrétien”, disent-ils ? Pourvu qu’elle ne ne soit pas destinée à rejoindre le club des pays musulmans !

...c’est dire “non” à l’immigration !

Pour paraphraser Joseph de Maistre, on pouvait dire : “J’ai déjà rencontré des Français, des Italiens, des Allemands, des Anglais, des Espagnols... Mais l’“Européen”, je jure que, s’il existe, c’est bien à mon insu !” A moins que... A moins que cet “Européen” mythique, qui relevait de la politique-fiction, cette créature virtuelle et impensable, n’ait enfin trouvé une consistance dans les banlieues de nos cités, peuplées d’immigrés déracinés qui ont perdu l’identité de leurs pays d’origine, sans adopter celle de leur pays d’accueil. Ces heimatlos, ces sans-patrie, ne sont-ils pas les “Européens” du rêve européiste, puisque rien ne les attache à une nation, puisqu’ils peuvent se reconnaître sans mal dans une Europe technocratique et cosmopolite qui promeut la “politique de la ville” et la “discrimination positive” ? Les banlieues de nos villes françaises sont devenues les banlieues de l’Europe. Ainsi, maintenant, les choses sont claires, hélas ! L’Europe, c’est l’immigration. En disant “non” à cette Europe-là, en disant “non” à la Constitution européenne, nous dirons “non” à la Turquie, nous dirons “non” à l’immigration, pour que la France vive !


EDITORIAL par Henry de Lesquen Président de Voix des Français-Renaissance 95
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