Constitution, Turquie, immigration : trois “non” en un seul vote

En politique, tout est lié. Quand on vote pour un parti, on accepte, bon gré, mal gré, l’ensemble de son programme. De même, quand on approuve une proposition soumise à référendum, on en admet implicitement toutes les conséquences, proches ou lointaines. Or, la Constitution européenne est grosse de l’adhésion de la Turquie. L’aveu, signé Daniel Vernet, est paru en première page du journal Le Monde du 10 avril 2005 : “Conséquences d’un non français : [...] La Constitution ayant été jugée indispensable pour mettre en oeuvre l’élargissement, il est probable que la prochaine vague attendrait des jours meilleurs.” Autrement dit : pas de Constitution, pas de Turquie.

Le lien avec la Turquie

Le lien avec l’adhésion turque est d’abord de nature technique. Il fallait aménager l’Union européenne pour qu’elle puisse fonctionner, une fois la Turquie entrée. Mais il est aussi juridique et stratégique.
Juridique : la Turquie a participé à l’élaboration du projet de Constitution, qu’elle a déjà signé, en tant qu’“observateur”. C’est ce que montrent les photographies accusatrices que nous avons reproduites dans ce Journal. On y voit le président français, Jacques Chirac, puis le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, se succéder à la même table, à Rome, le 29 octobre 2004, au cours de la cérémonie de signature. Et c’est pour légitimer la candidature de la Turquie que l’on a éliminé toute référence aux racines chrétiennes de l’Europe. Lien stratégique : en disant “non” à la Constitution européenne, nous dirons “non” aux dirigeants actuels de l’Union européenne, ceux-là mêmes qui ont décidé d’ouvrir des négociations d’adhésion avec la Turquie. L’issue de ces “négociations” est connue d’avance, sauf si le peuple français, qui sera suivi par d’autres, affirme, par son “non” à la Constitution, qu’il refuse la voie où l’on veut l’entraîner.

Un raz-de-marée migratoire

La Constitution européenne contient aussi la triste promesse d’un raz-de-marée migratoire, et pas seulement parce qu’elle ouvrirait à la Turquie la porte de l’Europe. Il y a trois autres raisons.

1 En confisquant aux États membres la politique de l’immigration, qui serait définitivement transférée aux autorités bruxelloises, elle réduirait à néant le contrôle que le peuple peut encore exercer sur celle-ci, dans le cadre national, et elle empêcherait à jamais la France de changer de politique dans ce domaine vital.
2 En proclamant la “diversité religieuse”, ce qui aurait notamment pour effet de mettre hors la loi notre loi sur le voile islamique, la Constitution favoriserait l’installation de l’islam sur notre sol.

3 La Constitution européenne garantit expressément les droits des minorités ethniques, ce qui est une façon polie d’organiser le communautarisme, en contradiction avec les principes de la République, pour préparer les futures déferlantes de l’immigration.

Le 29 mai, en disant “non” à la Constitution européenne, nous dirons “non” à la Turquie et à l’immigration.

EDITORIAL par Henry de Lesquen Président de Voix des Français-Renaissance 95

Vous êtes ici : Accueil Editoriaux Constitution, Turquie, immigration : trois “non” en un seul vote