Encore un effort, Monsieur Finkielkraut

Un langage de vérité   

Le philosophe Alain Finkielkraut a écrit le 18 novembre dans le journal israélien Haaretz « des choses qu’il ne peut plus dire en France ». « C’est impossible, peut-être même dangereux de dire de telles choses en France. » De fait, il s’est exprimé sans fard, il a tenu un langage de vérité dont on ne peut que le féliciter : « On voudrait réduire les émeutes à leur dimension sociale... Le problème est que la plupart de ces jeunes sont noirs ou Arabes, et ont une identité musulmane... On préfère dire “jeunes”, plutôt que “noirs” ou “Arabes”, mais il ne faut pas sacrifier la vérité... Il est clair que cette révolte a un caractère ethnico-religieux. » Et il ajoute : « Je pense que c’est une forme de pogrome anti-républicain. Il y a des gens en France qui haïssent la France en tant que République. »

Les émeutes de la haine

Finkielkraut dénonce aussi les paroles véhémentes du rap contre les blancs, ces “faces de craie” : « Toute cette haine et cette violence s’expriment maintenant dans les émeutes. Quand on y voit une réponse au racisme français, on s’aveugle sur une haine bien plus répandue : la haine de l’Occident, rendu coupable de tous les crimes... Mais qu’est-ce que la France a fait aux Africains ? Uniquement du bien. » Enfin, conclut Finkielkraut, « la noble idée de “la lutte contre le racisme” s’est transformée progressivement en une idéologie hideusement fausse. Et cet antiracisme sera au XXIe siècle ce que le communisme a été pour le XXe siècle. Une source de violence. » Violemment attaqué pour ses propos, Finkielkraut a présenté sur Europe 1 de piteuses excuses à ceux qui n’avaient pas apprécié ce langage de vérité. Il s’est heureusement repris dans un entretien qu’il a donné ensuite au Monde, déclarant qu’il les assumait pour l’essentiel.

Une réponse absurde

Mais il a quand même tristement “dérapé”, en se reniant sur un point crucial, lorsqu’il a répondu à la question : « Faut-il conclure à l’impossibilité d’intégrer les populations noires, arabes et musulmanes ? » par cette affirmation absurde, qui contredisait toute son analyse : « Cette intégration est notre obligation. » Pourquoi cette réponse de Finkielkraut est-elle absurde ? Pour deux raisons. La première, c’est que l’intégration, qui conduit à la société multiculturelle, est contraire à l’assimilation et que seule celle-ci est compatible avec la République, à laquelle Finkielkraut entend se référer.

Personne ne les retient

La seconde raison, c’est que nous n’avons aucune espèce d’obligation de tenter d’assimiler des gens qui ne veulent pas être français, ce qui serait au demeurant une mission impossible. Comme Finkielkraut lui-même l’avait énoncé dans Haaretz : « Ils disent : “Je ne suis pas Français”... Personne ne les retient ici. » La France, on l’aime ou on la quitte. Les populations qui manifestent leur refus de l’assimilation en prenant fait et cause pour des émeutiers qui détestent la France ont vocation à regagner leur pays d’origine. C’est ce que Finkielkraut aurait dû répondre au Monde. Encore un effort, M. Finkielkraut, pour être tout à fait républicain !


EDITORIAL par Henry de Lesquen Président de Voix des Français-Renaissance 95
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