Algérie : les leçons de l’histoire

Dans le débat sur le bilan de la colonisation, il faut résister à la désinformation qui voudrait nous faire honte de notre histoire. Nous pouvons, au contraire, être fiers de l’oeuvre coloniale de la France. Il faut saluer, au premier chef, la grandeur de l’action des Français en Algérie, de 1830 à 1962, pour le développement du pays et le bien de ses habitants.
Mais ce succès même nous interroge. Nous devons analyser avec lucidité les raisons qui ont conduit l’Algérie à l’indépendance, parce que cette cruelle expérience peut nous aider à corriger l’actuelle politique de l’immigration.

La barrière de l’islam

La fin de l’Algérie française ne s’explique pas seulement par la méchanceté des hommes et le cynisme avéré des responsables politiques de l’époque. C’était déjà un défi lancé à la géographie de vouloir réunir en une seule nation deux pays séparés par la Méditerranée. Mais il y avait surtout une barrière culturelle insurmontable entre nous et les musulmans : ceux-ci ne pouvaient pas devenir pleinement français, dès lors qu’ils refusaient de quitter leur statut personnel fixé par la loi islamique. Le Père Charles de Foucauld l’avait bien compris, lui qui écrivait, dans sa fameuse lettre de 1916 (reproduite dans le n° 81 de La Voix des Français) : “Si nous n'avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu’ils deviennent Français est qu’ils deviennent chrétiens.”
Quand on a voulu promouvoir l’idéal de l’Algérie française, on a jugé nécessaire de renoncer au principe de l’assimilation, en proposant aux musulmans une intégration équivoque. Or, l’intégration était une idée inconsistante, puisque les musulmans étaient censés devenir français, tout en conservant une foi incompatible avec notre identité nationale. L’échec était programmé.

Le départ des Français d’Algérie

De leur côté, beaucoup des Français qui vivaient en Algérie, en 1962, pouvaient être qualifiés, selon le vocabulaire actuel, d’“immigrés de la troisième ou de la quatrième génération”. Or, en dépit de tout ce qu’ils ont apporté à leur terre natale, ils ont été contraints de la quitter dans des conditions toujours pénibles, parfois atroces, pour gagner la Métropole. Nous ne souhaitons pas aux Algériens qui vivent aujourd’hui en France – et qui sont loin d’avoir apporté une contribution comparable à notre société – de connaître les mêmes épreuves. Mais nous affirmons qu’ils devront, tôt ou tard, regagner le pays de leurs ancêtres, à défaut de pouvoir s’assimiler. Le départ des Français d’Algérie prouve que le départ des Algériens de France est inéluctable.

France-Algérie : la réciprocité

Les sacrifices des soldats morts pour la France et les souffrances des rapatriés ne seront pas vains, si nous savons tirer les leçons de notre histoire algérienne, qui doit nous conduire à repenser notre politique de l’immigration. Trois conclusions s’imposent, à cet égard :
1) L’islam est un obstacle invincible à l’assimilation.
2) L’intégration est une illusion.
3) Le départ des immigrés est possible.
Enfin, cette histoire nous invite à exiger une stricte réciprocité, dans nos relations avec l’Algérie indépendante, qui oublie trop souvent tout ce qu’elle doit à la France. Ainsi, les nationaux algériens ne doivent pas avoir plus de droits chez nous que les nôtres n’en ont chez eux. Et nous devons nous fixer comme objectif à long terme, pour que la France reste française, que la place de l’islam en France soit, un jour, la même que celle du christianisme en Algérie.

EDITORIAL par Henry de Lesquen Président de Voix des Français-Renaissance 95

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