Faut-il une législation antiraciste ?

Une incrimination très spéciale    

Faut-il une législation antiraciste ? On n’en avait pas senti le besoin avant 1972. On s’en tenait, auparavant, à la loi de 1881 sur la liberté de la presse, qui avait fait table rase de tous les délits d'opinion et qui se bornait à réprimer l’injure, la diffamation, la provocation à certains crimes ou délits. La loi Pleven de 1972 a introduit une incrimination très spéciale, qui vise la provocation à “la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée”... Pourquoi cette nomenclature improbable ? Si l’on avait vraiment voulu chasser la haine du coeur des hommes - noble idéal, projet utopique -, il aurait fallu condamner toute les formes de provocation à la haine sociale... et se résigner, en conséquence, à dissoudre les partis marxistes, qui appellent à la lutte des classes ! La loi Pleven est donc entachée d’un biais qui dénote son illégitimité : elle est précisément conçue pour atteindre les adversaires de l’immigration, et eux seuls. Il est permis d’admirer Staline ou Pol Pot, mais on risque la correctionnelle, si l’on doute des bienfaits de l’immigration ! Une jurisprudence orientée préserve jalousement cette intention fondatrice : le racisme anti-français ou anti-blancs a beau faire bien plus de dégâts que le “racisme” anti-immigrés, il n’est pour ainsi dire jamais condamné.

Une législation anti-nationale

La vraie justice exige l’abolition de cette législation d’exception, qui porte atteinte à la liberté de pensée et au débat démocratique, et qui n’est donc nullement compatible avec les principes de la République. Elle l’est d’autant moins qu’elle met sur le même plan la discrimination “à raison de la race” et la discrimination “à raison de la nationalité”. Or, cet amalgame est inadmissible. Il ne peut pas y avoir de nation sans un minimum de préférence nationale, ce que traduit, notamment, le fait que le droit de vote et l’accès à la fonction publique sont réservés aux nationaux. Un Français devrait donc pouvoir employer librement un compatriote, de préférence à un étranger. La législation dite antiraciste est anti-nationale, puisque, d’une part, elle vise à museler les adversaires de l’immigration et de la société multiculturelle, et que, d’autre part, elle fait l’amalgame entre le racisme, qui est illégitime, et la préférence nationale, qui est, au contraire, intrinsèquement républicaine. Cette législation “antiraciste” est l’expression juridique avancée de l’utopie égalitaire. Entre ce faux antiracisme et l’idéal de la République, il faut choisir.

Une intolérable chasse aux sorcières

Le regretté Georges-Paul Wagner, excellent homme et éminent avocat, qui vient de nous quitter, s’est penché sur le sujet dans un livre du Club de l’Horloge, "Penser l’Antiracisme". Lui qui avait défendu Jean-Marie Le Pen dans moult procès, il pouvait mesurer combien cette législation singulière portait atteinte à la sérénité du débat démocratique, en alimentant une intolérable chasse aux sorcières. Et il affirmait avec force : “Je suis d’avis d’abroger la législation antiraciste, au nom de la paix civile.” Comment ne pas être d’accord avec sa conclusion ?

EDITORIAL par Henry de Lesquen Président de Voix des Français-Renaissance 95

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