Conscience de race : les noirs américains ont tous voté pour Obama

Une mobilisation extraordinaire     

Les noirs américains, qui représentent un peu plus de 10 % du corps électoral, ont voté pour Obama à 96 %. Soit une quasi-unanimité. Et, contrairement à leurs habitudes, ils se sont massivement rendus aux urnes. C'est cette mobilisation extraordinaire des noirs pour Barack Obama qui a fait son succès : sans cet apport décisif, il aurait été battu par John McCain.
Certes, les noirs votent toujours en majorité pour le candidat démocrate. Mais, d'une part, il y en avait quand même jusqu'à présent une certaine proportion qui votaient pour son concurrent républicain et, d'autre part, ils étaient traditionnellement des abstentionnistes impénitents. Cette fois-ci, il n'en a rien été.
Un frère de race
Les noirs américains ont tous voté pour Obama parce qu'ils le considéraient
comme un des leurs. Objectivement, on le sait, Barack Obama n'est pas noir,
puisque sa mère était blanche. Mais, aux Etats-Unis, il suffit d'une goutte de sang noir pour être défini comme noir. Pour les noirs américains, donc, Obama était un "brother", comme ils disent, c'est-à-dire un "frère", expression qu'ils n'appliquent qu'à leurs frères de race. Vous remarquerez que nul ne s'est ému de ce comportement électoral des noirs américains. Au risque de vous surprendre, je vous avouerai que je ne le condamne pas moi-même ! Il faut admettre que les noirs américains ont pu légitimement faire preuve de "racisme", dans le bon sens du terme, c'est-à-dire d'une conscience de race, sans offenser la morale, en choisissant tous le noir Obama plutôt que le blanc
McCain. En effet, dans une élection, on ne vote pas seulement pour des idées et pour un programme, mais aussi pour un homme. Or, il est normal que les
électeurs veuillent avoir des représentants qui leur ressemblent ou dont ils se sentent proches.
Des principes universels
Ce qui serait, en revanche, contraire à la morale et à la justice, qui sont nécessairement fondés sur des principes universels, ce serait de refuser à une personne de race blanche ce que l'on accorde à une personne de race noire. La "préférence raciale" des blancs qui préfèrent voter pour un blanc, parce qu'il est blanc, n'est pas plus contestable que celle dont ont témoigné les noirs américains dans l'élection présidentielle de 2008. L'espèce humaine est divisée en races, selon des critères génétiques incontestables : il est absurde de nier cette évidence. Le "racisme" est répréhensible lorsqu'il est synonyme de haine raciale. La conscience de race, quant à elle, est non seulement naturelle, inévitable, mais elle est essentiellement bonne, car elle
contribue à la cohésion des communautés humaines et à la perpétuation des
identités.

EDITORIAL par Henry de Lesquen Président de Voix des Français-Renaissance 95

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