Sarkozy et la Turquie : un mensonge d'Etat

Le droit de veto de la France     

Souvenez-vous : au cours de la campagne électorale, en 2007, le futur président Sarkozy n'avait cessé de se démarquer de Jacques Chirac en proclamant son hostilité à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Ce pays asiatique et musulman n'y avait pas sa place. J'ai été de ceux qui l'ont cru. Je ne pensais pas, dans ma naïveté, qu'il oserait trahir des engagements si clairement formulés.
C'est pourtant ce qu'il a fait.
L'adhésion d'un nouvel Etat doit être décidée à l'unanimité des pays membres. La France dispose d'un droit de veto : elle peut, de sa seule volonté, refuser la Turquie ; nul ne saurait l'en empêcher. Donc, si Nicolas Sarkozy avait été sincère, il eût informé nos vingt six partenaires, dès son élection, qu'il fallait arrêter sans délai des négociations d'adhésion devenues sans objet. Mais ce n'est pas ce qu'il a fait. Il a donné son accord, au contraire, dès 2007, à l'ouverture de nouveaux chapitres de la négociation ! Et quand la France a exercé la présidence de l'Union européenne en 2008, pendant six mois, le loyal Sarkozy en a encore ouvert d'autres !!
L'abrogation du verrou référendaire
Il a fait pis. En 2005, pour tenter de sauver son référendum sur la Constitution européenne, son prédécesseur, Jacques Chirac, avait fait inscrire un "verrou référendaire" dans la Constitution nationale : la candidature de la Turquie devait être soumise, le moment venu, à l'approbation du peuple. On pouvait apparemment être rassuré. Mais c'était sans compter avec la duplicité exemplaire dunouveau locataire de l'Elysée. Ce que le Parlement avait fait, il pouvait le défaire, si on le lui demandait gentiment... Saluons ici la performance du petit Nicolas : juché sur ses talonnettes, il est parvenu à égaler la fourberie, qu'on croyait inatteignable, du regretté président Mitterrand. Car Sarkozy n'a pas hésité à faire abroger l'obligation du référendum pour la Turquie à la faveur de sa réforme de la Constitution.
Il est donc trop évident que les actes de Sarkozy démentent ses paroles. Il dit qu'il est contre la Turquie, mais il fait tout pour lever les obstacles à l'entrée de celle-ci dans l'Europe.
Le parti de l'étranger
Faut-il en être surpris ? Oui, sans doute, si l'on n'a pas compris que le premier talent du petit homme est un art consommé du mensonge. A ce niveau, on peut parler d'un mensonge d'Etat : en réalité, le "grand projet" de Nicolas Sarkozy est tout simplement de rapetisser la France en la soumettant à l'empire américain, lequel empire s'emploie sans relâche, pour des raisons de haute politique, à imposer la Turquie aux Européens.
En mai 2009, à Nîmes, les militants de l'U.M.P. ont applaudi Sarkozy à tout rompre quand il a affirmé, encore une fois, combien il demeurait opposé à l'entrée de la Turquie dans l'Europe... Soyons moins crédules, ou moins flagorneurs, que ces gens-là. Regardons la vérité en face. Avec Sarkozy, l'U.M.P. est devenu le parti de l'étranger, des Turcs et des Américains. Aux élections européennes du 7 juin 2009, les Français qui aiment la France ne doivent pas donner leur voix à ces félons. Nous devons voter pour les listes souverainistes ou populistes, qui sont crédibles, elles, quand elles disent "non" à la Turquie.

EDITORIAL par Henry de Lesquen Président de Voix des Français-Renaissance 95

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