Bilan des élections européennes : Sarkozy et Cohn-Bendit, même combat !

L'angélisation de l'ogre      

M. Nicolas Sarkozy, l'homme dans lequel une grande partie de la droite avait cru se reconnaître, l'homme qui nous avait parlé de la France avec des trémolos dans la voix, quand il avait fait le pèlerinage au mont Saint- Michel, aurait dû être aux antipodes de Daniel Cohn-Bendit. Ce dernier ne s'était-il pas rendu célèbre comme meneur gauchiste en mai 1968 ? Ne s'était-il pas vanté dans un livre d'avoir entretenu des relations sexuelles avec les malheureuses petites filles de cinq ans qui lui avaient été confiées alors qu'il était "éducateur" dans un jardin d'enfants à Francfort-sur-le Main (cf. Le Grand Bazar, Belfond, 1975) ? On pouvait penser, quand M. Bayrou a exhumé cet épisode trop peu connu, après avoir dénoncé les connivences de M. Sarkozy avec Cohn-Bendit, que tous les Français, pris d'un haut-le-coeur, tourneraient le dos à ce pédophile mal repenti. Comme me l'a fait remarquer un auditeur de Radio Courtoisie, Cohn-Bendit aurait écopé de la perpétuité s'il avait été prêtre catholique ! Mais, puisque c'était un "juif allemand" issu de l'extrême gauche, il est devenu la coqueluche des media, tandis que les responsables de l'U.M.P. prenaient vigoureusement sa défense. L'excellente revue en ligne Polémia y a vu "l'angélisation de l'ogre", l'ogre des contes étant le monstre qui abuse des petits enfants.

La convergence de l'extrême gauche et du grand capital en matière d'immigration
En poussant Cohn-Bendit, Nicolas Sarkozy visait seulement, à première vue, à diviser pour régner, afin que le P.S. et le Modem arrivassent derrière l'U.M.P. Je crains que ce ne soit beaucoup plus grave. Disons-le sans ambages : les deux compères communient dans le même mépris de la France française. L'extrême gauche d'où vient Cohn-Bendit est cosmopolite, c'est-à-dire antinationale, comme la super-classe mondiale dont M. Sarkozy est en France le fondé de pouvoir. La convergence est manifeste en matière d'immigration, car le grand capital veut de la maind'oeuvre à bon marché. Cohn- Bendit n'a pas jugé utile de prendre la nationalité française, la loi permettant à un étranger de se présenter aux élections européennes. M. Sarkozy, qui se targue de ses origines étrangères, ne se juge sans doute pas lui même comme vraiment Français, puisqu'il rêve d'"une France d'après", « où l'expression "Français de souche" aurait disparu » (Témoignage, 2006, p. 280). Et il agit, jour après jour, pour que notre douce France, submergée par l'immigration, finisse par perdre son âme avec son identité.

La véritable victoire de Nicolas Sarkozy

En réalité, le résultat obtenu par les listes qui se réclamaient de Nicolas Sarkozy n'est pas mirobolant. Avec 28 % des voix, elles font 10 % de moins que celles d'Angela Merkel en Allemagne (38 % pour la CDU-CSU) et 17 % de moins que celles de Silvio Berlusconi en Italie (45 % avec la Ligue du nord). Les Français ont voté à 72 % pour l'opposition Et, compte tenu des 60 % d'abstention, les candidats de Sarkozy n'ont été soutenus que par 11 % des électeurs inscrits. Ce n'est pas glorieux.
En revanche, le total des voix des listes Sarkozy (28 %) et des listes Cohn-Bendit (16 %) atteint 44 % des suffrages exprimés. C'est ici que se situe la véritable victoire du président de la République, car, idéologiquement, on ne pourrait pas glisser une feuille de papier à cigarette entre lui et le revenant de mai 68, qui est aujourd'hui un habitué des universités d'été du Medef.

Le succès des populistes en Europe
C'est d'autant plus consternant que les listes souverainistes ou populistes font, en France, à peine 13 %, alors que les listes homologues ont obtenu des succès éclatants un peu partout en Europe, notamment en Angleterre, aux Pays-Bas, en Autriche et en Italie... La conclusion est sans appel : les hommes de droite ont tort d'aller au combat contre les Sarkozy et les Cohn-Bendit en mettant leur drapeau dans leur poche. Pour sauver la France de l'immigration, ils doivent dénoncer sans relâche l'Europe de Bruxelles et ses complices, avec lesquels aucun accommodement n'est possible.

EDITORIAL par Henry de Lesquen Président de Voix des Français-Renaissance 95

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