L’ÉCHEC SCOLAIRE EST-IL LIÉ aux origines ethniques ?

 Ouvrir une école, c’est fermer une prison, prêchait Victor Hugo. En vérité, un nombre sensible d’élèves issus de l’immigration passe directement de l’école des cancres à la case prison.

Il y a encore une poignée de naïfs pour croire que l’immigration est une chance pour la France. Une chose est sûre : elle n’en est pas une pour l’école ! L’échec scolaire chez les enfants d’immigrés est nettement plus fort, surtout chez les garçons d’origine maghrébine et africaine. L’information émane d’un organisme au-dessus de tout soupçon : le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco). Preuves à l’appui, le Cnesco met en évidence, dans une note rendue publique le 22 janvier, « l’écart de performances entre les jeunes autochtones et les immigrés de la seconde génération ».


« En France, précisent les rédacteurs, près de 43 % des élèves issus de l’immigration n’atteignent pas le niveau 2 en mathématiques [seuil à partir duquel les élèves peuvent suivre des cours] dans le classement PISA 2012, révélant qu’à 15 ans près de la moitié de ces élèves présentent des difficultés scolaires sévères qui vont obérer leur poursuite d’études dans le second cycle du secondaire – le lycée – et dans l’enseignement supérieur. »
Une fois encore, hélas, la France fait moins bien que ses voisins : l’échec scolaire des enfants d’immigrés y est supérieur à la moyenne de l’OCDE. Avec une nuance cependant, et de taille : les élèves issus de l’immigration asiatique affichent le même niveau que les Français de souche, selon les termes de la note. Y aurait-il alors un problème spécifiquement africain et maghrébin ? Question taboue, tant il est interdit d’interroger les origines ethnoculturelles des déboires scolaires.
Dans un livre qui avait suscité une belle polémique en 2010, Le déni des cultures (Seuil), le sociologue Hugues Lagrange – qui n’a rien d’un dangereux extrémiste – révélait, chiffres en main, la surreprésentation des enfants d’Africains noirs dans la délinquance, la plupart déscolarisés ou en situation d’échec scolaire.
Autre enseignement : le Cnesco souligne que « les filles issues de l’immigration réussissent mieux que leurs alter ego garçons ». Sur les 150.000 jeunes sortant chaque année sans aucune qualification du système éducatif, plus de 100.000 sont des garçons. Ce problème n’existe pas pour le ministère de l’Éducation nationale, qui a choisi de concentrer tous ses efforts sur l’ABCD de l’égalité. « On reste ébahi, remarque Jean-Paul Brighelli : serait-il possible que les garçons soient les grands oubliés des divers programmes ? On traque les stéréotypes sexistes jusque dans les livres de maths, alors qu’en fait c’est dans l’autre sens qu’il faudrait agir ». Comme on s’en doute, le Cnesco incrimine les « effets néfastes de la ségrégation sociale et ethnique », tout en appelant à plus de mixité sociale et ethnique. Ah qu’en termes galants ces choses-là sont mises ! Gageons que le ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, saura comprendre cette novlangue misérabiliste.

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