LE NAUFRAGE ou l’angélisme pervers
Dans la nuit du 21 avril, au large des côtes libyennes, un navire, déjà une épave, qui transportait des immigrés illégaux venus d’Afrique à destination de notre Europe eldorado, comme tant d’autres bateaux fantômes le font chaque nuit ou presque, a fait naufrage. Au moins 800 personnes ont péri.
Immédiatement, la bien-pensance médiatique et institutionnelle s’est emparée de cet incident tragique : le président de l’Union européenne, Donald Tusk, s’est écrié : « Nous ne pouvons pas continuer comme ça ». La responsable de la diplomatie de l’Union, Federica Mogherini, a estimé : « Nous n’avons plus d’alibi ». Le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, a déclaré : « La Méditerranée se transforme en mer de souffrance pour des milliers de migrants ».
Lors du sommet de l’Union tenu en urgence, les dirigeants européens ont ébauché un plan en dix points, qui comporte notamment la recherche de voies légales pour accroître l’immigration et d’une meilleure répartition des immigrés illégaux dans les vingt-huit pays de l’Union.
En réponse à cet événement fortement médiatisé, l’Union européenne propose certes une meilleure surveillance maritime, sans préciser sa nature, et une attitude plus ferme vis-à-vis des passeurs, sans plus d’explications, mais aussi : encore plus d’immigrés, encore plus de pays d’accueil, encore plus d’aides et de secours aux immigrés illégaux.
On oublie de rappeler quelle est la cause de ces drames en mer : avant que M. Sarkozy, en meilleur allié des Américains, ne décide d’intervenir en Libye pour le compte de l’Oncle Sam, il n’y avait pas d’immigration en provenance de ce pays. Bien sûr, Kadhafi pouvait ne pas paraître sympathique et sa conception des droits de l’homme était à parfaire. Mais l’ordre régnait, la population libyenne vivait convenablement. L’intervention militaire de la coalition a conduit ce pays dans le chaos et nous en subissons les conséquences. Merci, M. Sarkozy !
La cause profonde de cette catastrophe est, en fait, l’angélisme pervers des dirigeants politiques et de certains intellectuels : l’utopie égalitaire appelle chez nous des foules de miséreux, que nous n’avons pas les moyens d’entretenir et qui, par leur masse, mettent en péril l’unité et l’identité nationales. Ce n’est pas seulement un bateau, c’est une politique qui a fait naufrage le 21 avril 2015.
Ailleurs dans le monde, certains ont trouvé la parade. Ainsi, l’Australie, qui a adressé aux candidats à l’immigration illégale un message clair, largement diffusé : « Vous ne serez pas chez vous en Australie… Toute embarcation pénétrant illégalement dans les eaux territoriales de l’Australie sera interceptée et reconduite en dehors… Pensez-y à deux fois avant de gaspiller votre argent : les passeurs sont des menteurs. »
Pour notre malheur, nous avons adopté en Europe, et particulièrement en France, une conception dévoyée des droits de l’homme. Cette idéologie est le nouvel opium du peuple.
