DES OCCIDENTAUX contre l'Etat islamique

 Ils rejoignent des milices chrétiennes, en Irak ou en Syrie, pour combattre l’Etat islamique. Assisterait-on à la formation de « brigades internationales » chrétiennes ? Le mouvement est encore embryonnaire, mais bel et bien réel.

En août dernier, lors de l’offensive des djihadistes de l'Etat islamique (E.I.), plus de 100.000 chrétiens, majoritairement assyro-chaldéens, avaient dû fuir la plaine de Ninive, dans le nord de l’Irak – zone courant de la capitale du Kurdistan, Erbil, à Mossoul, la « Ninive » biblique, deuxième ville d’Irak. Deux mois plus tôt, la communauté chrétienne irakienne s’était résolue, face aux persécutions incessantes, à mettre sur pied l’Unité de protection de la plaine de Ninive. Reconnue par l’Etat irakien, elle est depuis lors chargée de reconquérir les terres prises aux chrétiens. Selon The Catholic Herald, les combattants seraient déjà plus de 3.000, formés par des instructeurs américains.

L’Assyrian International News Agency (AINA) avance le chiffre de 5.500. La plupart luttent aux côtés des pechmergas kurdes.
Ils pourront compter sur l’appui d’Occidentaux qui ont choisi de partir se battre sur place. Originaires des Etats-Unis, de France, d’Australie, de Suisse, ils viennent de tous horizons. Les uns ont à peine 20 ans, les autres frôlent la soixantaine. Sous-officiers en retraite, jeunes idéalistes, vétérans de l’humanitaire ou des « Opex » – les opérations extérieures de l’armée française –, tous sont volontaires. Ils ne se définissent pas comme de nouveaux croisés, mais comme des combattants anti-djihad, déterminés à lutter contre « la barbarie de l’Etat islamique ». Le Figaro, La Dépêche du midi et Le Midi libre ont recueilli les témoignages de quelques-uns d’entre eux.

ANCIENS MILITAIRES, HABITUÉS DES “OPEX”...
A 42 ans, Christophe Cattier est un agent de sécurité au chômage. Il vit dans le Tarn. Plus pour longtemps. Il se prépare à rejoindre le groupe Dwekh Nawsha (les « futurs martyrs », en araméen), milice chrétienne qui épaule les pechmergas. Il était « urgent de s’engager », se justifie-t-il. « Les frappes aériennes menées par la coalition sont inefficaces et, pendant ce temps-là, des chrétiens sont massacrés. Je pense qu’il faut que nous ayons des troupes au sol. Et comme aucun pays ne veut y aller, il faut bien des volontaires pour aller défendre ces populations ». Des paroles aux actes…
Un autre jeune homme, s’apprêtant à partir, a confié aux journalistes du Midi libre venus à sa rencontre qu’il veut tout faire pour contenir le « génocide envers les chrétiens ». De son côté, Le Figaro a pu s’entretenir avec un sous-officier à la retraite, rompu aux missions humanitaires, qui va s’enrôler dans les rangs du Syriac Military Council, milice chrétienne fondée par Johan Cosar, Suisse d’origine syrienne. Autre profil : un rugbyman du Tarn-et-Garonne de 27 ans. Ancien militaire, habitué des « Opex » en Afghanistan, Kossovo, Afrique, il va lui aussi faire le grand saut. Il laissera derrière lui une compagne et une petite fille, dit-il à La Dépêche du Midi.
Depuis 2003, il est interdit de recruter des mercenaires en France. En revanche, il n’existe pas en France de délit pour « combat à l’étranger ». Ainsi, rien n’interdit de se rendre en Syrie ou en Irak, bien que le Quai d’Orsay le déconseille fortement à tous les ressortissants français. Si des djihadistes peuvent être interpellés avant leur départ, c’est pour « participation à une entreprise terroriste ». Christophe Cattier et ses compagnons luttent précisément contre le terrorisme islamique. Mais qu’en pense le duo infernal Valls-Cazeneuve ? Ils seraient bien capables de pondre une nouvelle loi pour interdire ces combattants de la liberté.

 

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