Le piège

L'original et la contrefaçon      

Marine Le Pen est tombée à pieds joints dans le piège que le président Sarkozy avait tendu au FN en lançant un grand débat sur l'identité nationale. Elle s'est empressée de réclamer un “Grenelle de l'identité”, tout en mendiant une audience à l'Elysée. Il était pourtant clair que la première raison de cette opération médiatique, c'était la volonté de berner une fois encore les électeurs de la droite de la droite en prévision des régionales. Le procédé avait déjà servi en 2007 pour l'élection présidentielle, avec le succès que l'on sait. Les électeurs de Jean-Marie Le Pen l'ont déserté en masse, dès le premier tour, en préférant la “copie” à l’ “original”.
En fait de copie, à vrai dire, c'était plutôt une contrefaçon. Nous l'avons ici démontré à maintes reprises. Au-delà des discours, qui sont faits pour tromper, les actes du petit Nicolas étaient déjà éloquents en 2007 : ministre de l'Intérieur depuis cinq ans, il avait fait entrer, selon les statistiques officielles - les siennes -, beaucoup plus d'immigrés que ses prédécesseurs socialistes pendant les cinq années précédentes. Et ses engagements étaient sans équivoque, puisqu'il s'était prononcé entre autres pour le droit de vote des immigrés et pour la discrimination dite “positive” en faveur des mêmes.
Je n'ai donc pas été surpris, pour ma part, de ce qui s'est passé ensuite, quand Sarkozy est devenu président et qu'il a nommé six ministres socialistes. L'immigration a continué de plus belle, la “diversité” est devenu un mot d'ordre officiel, comme si l'on voulait inviter les autochtones - les Français de souche - à raser les murs, la persécution antiraciste n'a cessé de s'aggraver dans un climat permanent de chasse aux sorcières, et le métissage est devenu, selon Sarkozy, une ardente obligation, comme il l'a dit à l'école polytechnique le 17 décembre 2008.
Un peuple européen de race blanche
C'est dire que le débat sur l'identité nationale est beaucoup plus qu'un piège électoraliste. Il s'agit de rien moins que de changer le sens des mots, comme dans 1984 d'Orwell, pour que la “France métissée” de Sarkozy se substitue peu à peu à la France française. Qu'est-ce que l'identité ? C'est ce qui fait que l'on reste le même au fil du temps, en étant différent des autres. L'identité de la France, de Gaulle l'a défini carrément dans une fameuse déclaration : “C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne.” L'identité nationale de la France ne devrait pas être un sujet de débat. Ce dont il faut discuter, c'est la façon dont nous devons la préserver, la maintenir et l'affirmer.
Arrivé à ce point, et au risque de me contredire, je ne veux pas être accusé de fuir le débat, aussi piégé soit-il. Je suggère donc à Mme Le Pen, si elle est reçue par le président Sarkozy, de lui poser cinq questions :
1. Doit-on confondre les vrais Français et les Français de papier ?
2. Les immigrés sont-ils une chance pour l'identité de la France ?
3. La religion musulmane est-elle compatible avec l'identité de notre nation ?
4. L'installation massive en France de populations de race noire est-elle compatible avec notre identité nationale ?
5. Est-il vraiment impossible d'inverser les flux migratoires ?
Si vous avez répondu "non" à ces cinq questions, bravo ! Vous avez obtenu 5 sur 5 à l'épreuve d'identité nationale. Et Sarkozy, à votre avis, quelle est sa note ?

EDITORIAL par Henry de Lesquen Président de Voix des Français-Renaissance 95

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