La préférence nationale constitue une véritable solution à la crise... chez nos voisins. l
La préférence nationale semble une évidence pour tous les pays de la planète... sauf le nôtre ! Voici un article que j’ai trouvé dans Minute du 25 mars, où l’on comprend que cette solution politique, loin d’être extrémiste, est de pur bon sens pour des dirigeants responsables : « “Les emplois polonais pour les travailleurs polonais” : c’est le slogan lancé le 13 mars par l’Alliance polonaise des syndicats (OPPZ, de gauche) et Solidarnosc (syndicat chrétien proche de la “droite dure”, selon Lech Walesa qui en a démissionné en 2006 après l’avoir co-fondé). Ces deux organisations, qui réunissent entre un et trois millions d’adhérents, selon différentes estimations, estiment que la Pologne subit désormais de plein fouet les retombées de la crise mondiale. Il n’est donc plus possible de laisser les citoyens polonais exposés à un capitalisme [cosmopolite] qui n’hésite pas à employer des étrangers prêts à travailler pour rien. L’alerte a commencé fin 2008, quand des graphiques de l’Office central de statistiques ont révélé que l’industrie polonaise avait chuté de 14,3 % et que les entreprises seraient appelées à licencier au vu d’un fort ralentissement des commandes. Mettant en avant le fait que le taux de chômage a commencé à grimper et qu’il est contradictoire de défendre les salaires et emplois polonais tout en maintenant une concurrence déloyale, les deux formations syndicales ont demandé au gouvernement de restreindre considérablement le nombre d’étrangers autorisés à travailler dans le pays. Jan Guz, chef de l’OPPZ, précise qu’il ne s’agit pas des membres de l’Union européenne, mais des Ukrainiens, des Biélorusses et des nombreux Asiatiques corvéables à merci. Jolanta Fedak, le ministre polonais du Travail, qui soutient cette revendication, a précisé qu’il y avait approximativement 10.000 Ukrainiens et Biélorusses légalement employés en Pologne, mais que l’on ignorait le nombre d’étrangers travaillant au noir. Durant l’explosion de la croissance polonaise des années 2000, Varsovie avait lancé une politique migratoire très favorable à ses voisins, car plusieurs centaines de milliers de Polonais partaient travailler dans les pays de l’Union européenne. L’ennui, c’est que beaucoup de Polonais ont maintenant besoin d’emplois occupés par des immigrés. Notamment des ouvriers venus de l’industrie et des ruraux, prêts à se reconvertir dans la restauration, la manutention ou les marchés. De plus en plus de femmes au foyer, dont les familles sont frappées par le chômage de l’époux, sont prêtes à travailler comme femmes de ménage, assistantes médicales ou gardes d’enfants, autant de postes faiblement rémunérés et actuellement occupés par des Ukrainiennes ou des Biélorusses – le Polonais, méfiant, rechignant à confier ces emplois à des Asiatiques. Et ce n’est pas tout. Durant sa conférence de presse, relayée par tous les médias polonais, Guz a lancé un cri d’alarme : “Nous devons multiplier les emplois ici, car beaucoup de Polonais vont rentrer à la maison et il est impensable de les laisser sans travail.” En effet, une récente étude estime que plus de 200.000 Polonais vont revenir d’Irlande et du Royaume-Uni, toujours à cause de la crise – et notamment des syndicats britanniques qui militent euxmêmes aux cris de “British jobs for British workers !” [Les emplois britanniques pour les travailleurs britanniques] ». En réalité, au Royaume-Uni comme en Pologne et partout ailleurs, l’extrême faiblesse dont la France fait preuve n’est possible qu’en période faste et ne peut pas durer toujours.
Jean C. (41, Angers)
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