La chronique de Pierre Millan Que faut-il penser du débat sur les statistiques ethniques ? Notre commissaire politique à la promotion de la diversité, M. Yazid Sabeg, nommé en décembre 2008 par Nicolas Sarkozy, a remis au président de la République un « plan d’action pour promouvoir la diversité », lequel prévoit un projet de loi autorisant les statistiques ethniques, pour l’instant interdites. Ce plan d’action suscite un vif débat. Pour ses partisans, dont était M. Sarkozy à l’origine, il s’agit de mettre en place un outil statistique « objectif », avant de prendre les mesures de discrimination forcée pro-immigrés qui en découlent : par exemple, imposer 10 % de Maghrébins ou 5 % de noirs dans les grandes écoles, dans les administrations, dans les listes électorales, etc. A leurs yeux, ce projet corrigerait les prétendues distorsions entre l’égalité « formelle » et l’égalité « réelle », en favorisant certains individus, non pas en fonction de leur compétence, de leur mérite ou de leur talent, mais uniquement en raison de leur appartenance ethnique. C’est ainsi que le désormais célèbre « Conseil représentatif des associations noires » ou « l’Observatoire des inégalités » réclament un comptage ethnique ou racial, pour augmenter autoritairement la place des nouveaux arrivants dans les institutions françaises. Ces méthodes trop visibles ne plaisent pas à d’autres, qu’ils soient « de droite » ou « de gauche ». Par exemple, Alain Juppé, qui préfère que reste bien épais le voile sur la réalité de l’immigration en France : « Quand on met le doigt dans l’engrenage, on ne sait pas où cela s’arrête », a-t-il déclaré ; ou Dominique de Villepin : « Pourquoi mettre sur la table de tels sujets ? » ; ou René Karoutchi, secrétaire d’Etat U.M.P., à qui cela évoque la période de l’occupation ! A gauche, Malek Boutih, du P.S., juge la mesure hypocrite, et le M.R.A.P. appelle à la « prudence » sur cette question. Mais ce débat ne doit pas masquer la réalité : au fond, tous se rejoignent sur l’idée d’imposer l’accès des ethnies issues de l’immigration dans les différentes couches de notre société, sans se préoccuper des talents et mérites des individus, et en faisant fi du principe d’égalité des citoyens devant la loi. Ce débat est significatif, car son existence même montre l’effroi que suscite la mise en évidence de la réalité de l’immigration en France et le chaos ethnique qu’elle provoque. Partisans et détracteurs du plan Sabeg se rejoignent dans la crainte d’une brutale prise de conscience des Français, surtout en cette période de crise, des conséquences de l’immigration sur leur emploi, leur logement, leur mode de vie. Ils sont tous d’accord pour refuser l’idée même d’une mesure objective du coût, par ethnie, des bénéficiaires de notre système social ou pour refuser que les statistiques des délits et des crimes soient établies selon des critères ethniques. Il ne s’agit nullement, pour eux, de mesurer la présence grandissante, sur le sol de notre Patrie, de populations d’ethnies extra-européennes, mais bien de trouver la voie la plus discrète possible pour introduire la discrimination forcée, anti-républicaine, au détriment des Français de souche.
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