Une filière africaine de faux mineurs

 Le Centre départemental de l’enfance (CDE), installé à Metz, a récemment été confronté à l’arrivée massive de faux mineurs africains, qui étaient tous de vrais immigrés illégaux. « Les passeurs organisent tout, ils font le nécessaire pour que les arrivants soient pris en charge par des services de l’État, notamment en les faisant passer pour des mineurs alors que certains ont plus de 30 ans », notait un journaliste du Républicain Lorrain. Le CDE avait déjà subi ce genre de phénomène pour des filières de l’Est, avec pourtant une nuance de taille : « Il s’agissait d’Afghans en route pour l’Angleterre, indique Denis Poisson, directeur du centre. Beaucoup n’étaient pas mineurs et mentaient sur leur âge, mais ils ne restaient pas longtemps chez nous. Les Congolais et les ressortissants d’Afrique francophone, eux, s’installent et on met en place un vrai suivi, alors qu’ils ne devraient pas en bénéficier. » Or, chaque immigré coûte 150 euros par jour.

Sans compter les problèmes de cohabitation et de moeurs entre vrais et faux mineurs. Plusieurs de ces immigrés hors-la-loi ont été placés en garde à vue avant de comparaître devant le tribunal correctionnel de Metz. Leur message est toujours le même : ils ont quitté le pays parce qu’ils étaient « menacés de mort ». Ils ne disent rien, en revanche, sur les personnes qui ont organisé leur arrivée en France, sur leurs faux papiers ou leur âge réel. « Le réseau est bien organisé, mais on n’en connaît pas grand-chose, car c’est l’omertà. C’est vraiment compliqué de reconstituer le cheminement des individus avant leur arrivée en Moselle », relève un membre de l’unité judiciaire de la Police aux frontières (PAF) de Metz. Le Républicain Lorrain note : « Lorsque la direction du CDE a un doute sur l’âge d’un pensionnaire, les policiers tentent de fouiller dans son passé, sollicitent l’aide du consulat du pays d’origine ». Mais, là encore, déplore la police, « nous avons du mal à avoir des réponses, car, dans certains pays, l’état civil n’existe plus. Dans des mails en retour, il est aussi question de corruption de fonctionnaire, donc on n’est sûr de rien. » En dernier recours, les enquêteurs font appel à des radios des os, « mais les expertises indiquent 17 ans et plus : ce n’est pas une preuve fiable devant le tribunal », regrette le commandant Lemaître, responsable local de la PAF. Interrogés sur la soudaine popularité du centre d’accueil de Metz, les immigrés illégaux avouent que ce centre est bien connu des filières criminelles spécialisées dans l’immigration. Les candidats à l’immigration illégale savent, note l’officier de police, « qu’ils y seront bien pris en charge. Ils connaissent le droit local. Comme ça a marché une fois, d’autres ont suivi. »

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