HOMMAGE À PAUL LAMBERT

Le triple désastre de notre politique d'immigration est-il encore curable ?

Pour les Français qui ouvrent leurs yeux et leurs oreilles dans leur vie quotidienne, lisent les journaux, refusent les tabous, les interdits de paroles, les censures de la pensée et la cécité imposée, le problème le plus angoissant est la survie de la France, menacée de mort par des maux très graves dont l'immigration est le premier, avec l’insécurité et le chômage comme corollaires, ainsi que j'ai montré dans mon livre La France aliénée.

La question est : ce mal est-il encore curable, ou bien avons-nous atteint le point de non-retour ? S’il l’est, quels sont les remèdes pratiques, réalistes, possibles ? Pour répondre à ces questions, il nous faut partir du constat de départ, exposé dans mon livre déjà cité, car toute la logique du raisonnement et des mesures proposées en découlent.

LE TRIPLE DÉSASTRE DE NOTRE POLITIQUE D’IMMIGRATION ET D’INTÉGRATION

Cette politique est en effet aussi désastreuse pour la France, qu’elle condamne à la destruction, que pour les pays d’origine de nos immigrés, qu’elle condamne à l’asphyxie, que pour les immigrés eux-mêmes, qu’elle condamne au malheur.
Commençons par ces derniers.


1.1. Désastre pour les immigrés eux-mêmes.
Il importe, en préalable, d’écarter du problème ceux qui n'en font pas partie, parce qu’ils n’en posent aucun, et n’en ont aucun : ce sont ces immigrés qui se sont parfaitement assimilés à notre peuple, notre culture, nos traditions, notre esprit, notre âme, notre histoire, tout simplement parce qu’ils ont choisi la France au fond de leur coeur. Ils se sentent, comme nous, des descendants de Vercingétorix et de Clovis, de Ronsard et du Bellay, de Stendhal et Balzac, de Millet et Chardin, et récitent des fables de La Fontaine.
Ils aiment la France, seraient prêts à donner leur vie pour elle s’il le fallait, et les Français les aiment.
Chacun de nous connaît de ces immigrés-là. Mais ils sont une petite minorité.

La plupart sont inassimilables, parce qu’ils ne veulent ni ne peuvent s’assimiler, et cela est normal, car s’assimiler à une autre nation est un déchirement, un déracinement qui est, comme l’a dit la grande philosophe chrétienne Simone Weil, « la plus dangereuse maladie des sociétés humaines », et dont ils ne veulent pas. Qui pourrait le leur reprocher ? Ils veulent garder leur culture et leur identité, auxquelles ils restent profondément attachés parce qu’ils en ont la fierté, ce qui est parfaitement louable. Ils ne veulent de la France que ses avantages économiques et sociaux, ce qui se comprend aisément. On peut d’autant moins le leur reprocher que nos dirigeants politiques de tous bords font le nécessaire pour les convaincre que c’est possible en leur rabâchant le slogan et l’illusion de l’intégration. Or ils voient que cela ne marche pas, que les Français ne les acceptent pas comme Français, donc ils se sentent dupés et exclus : c’est le mensonge de l'intégration qui les condamne à l’exclusion, donc souvent au chômage, la délinquance, la drogue, et, pour les jeunes les plus violents, à la haine de le France qui leur ment.
Ils prouvent cette haine par une situation où, chaque jour, les scènes de guérillas urbaines, les émeutes, les incendies de voitures, les agressions de policiers ou de conducteurs de bus, les pillages de magasins, les attaques de commissariat non seulement se multiplient dans nos banlieues, mais en outre s’étendent à des petites villes de province comme Montereau, Dunkerque, Pont-à-Mousson, Verdun, Vesoul, Dole, Alençon, Chalon, Orléans, Brest, Montargis, etc... et où par conséquent toute la France est peu à peu gangrenée par la violence urbaine.
Dans un tel climat, quel avenir est offert à ces jeunes violents, sinon un avenir de malheur et de guerre civile ?
Et quel avenir est offert aux immigrés paisibles qui ne veulent ni ne peuvent s’assimiler à notre peuple, mais qui ne demandent qu’à travailler en paix et à vivre en harmonie avec les Français, et qui se voient entraînés malgré eux, et parfois sous la menace, dans le maelstrom de la violence et de la haine ?

1.2. Désastre pour les pays d’origine de nos immigrés
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En effet : pourquoi nos immigrés ont-ils fui leurs pays ? Pour fuir la pauvreté, la faim, voire la misère. D’où vient cette misère ? Est-ce un manque de ressources naturelles ? L’Afrique est le continent le plus riche en ressources naturelles du monde ! Au plan agricole, il pourrait même nourrir les autres continents si toutes ses terres arables y étaient cultivées !
Que leur manque-t-il alors, pour éradiquer leur misère, se nourrir, développer leurs économies, leurs sociétés ? Des hommes formés pour créer d’abord une agriculture, puis un artisanat, des commerces, des petites industries, et enfin des grandes industries, des réseaux routiers, ferrés, des écoles, des universités. Or, que faisons-nous ? Les aidons-nous dans cette voie ?
Le bon sens nous dit que si nous voulions vraiment les aider, après avoir formé nos immigrés dans nos usines, nos écoles, nos universités, pour en faire des ouvriers, des agents de maîtrise, des cadres, des ingénieurs, des médecins, nous les rapatrierions ensuite, en accompagnant ce retour pour les aider à bâtir leurs pays et à faire retrouver à leurs compatriotes la fierté de leur appartenance, fierté indispensable au bonheur de tout peuple.
A l’opposé de ce bon sens, notre politique consiste à les garder chez nous une fois formés, dans des ghettos à immigrés, sous le masque de la générosité et de l’humanisme.
Ce faisant, nous asphyxions leurs pays en les privant du premier des moyens de leur guérison : ces hommes que nous avons formés chez nous. Notre prétendue générosité humanitaire condamne ainsi ces pays au sous-développement perpétuel.
Dans les années 1970, toujours sous le masque de la générosité et de l’humanitarisme vis-à-vis des pays pauvres d’Afrique, baptisé « l’accueil de l’étranger », l’argument réel de notre politique d’immigration était qu’ « il fallait faire venir des immigrés pour faire les travaux que les Français ne voulaient plus faire, parce qu’ils étaient trop pénibles, sales et mal payés », et on prenait le plus souvent, comme exemple, le ramassage des poubelles qui, à l’époque, était en effet pénible, sale et mal payé. Nous avons tous, à l’époque, entendu d’innombrables hommes politiques, responsables syndicaux (comme Edmond Maire), économistes (comme Roger Priouret) nous asséner régulièrement ce slogan comme une évidence contre laquelle on ne pouvait rien : il nous fallait des immigrés pour ramasser nos poubelles !
Y avait-il dans ce slogan la moindre notion d’aide des pays d’émigration à sortir de leur misère ? Est-ce qu’au contraire, sous son maquillage humanitaire ne se cachait pas une conception économique et sociale à connotation raciste, voire esclavagiste ?
Et aujourd’hui, où il n’y a plus de travail à offrir, continuer dans la voie de l'« immigration sans limite » fait-il avancer en quoi que ce soit l’éradication de la misère en Afrique ? Pourquoi les laissons-nous continuer à venir ? Est-ce par humanitarisme ?
Réfléchissons un instant, et imaginons que dans un grand élan de générosité nous décidions d’aider ces pays en faisant venir huit millions d’immigrés supplémentaires. La France ne s’en relèverait pas, mais est-ce qu’au moins cela aiderait l’Afrique ?  
Ce continent compte huit cents millions d’habitants ; cela représenterait donc 1 % de la population. En quoi cela aiderait-il les 99 % restant à résoudre leurs problèmes de sous-développement et à retrouver la fierté de leurs peuples ? Le masque de la générosité et de l’humanitarisme ne cache-t-il pas tout simplement la bêtise incommensurable des responsables de notre politique d’immigration ?
Nous terminerons ce chapitre par un texte remarquable, rédigé par un Africain, Monsieur Simon Mougnol, de nationalité camerounaise, diplômé d’études supérieures en mathématiques, et vice-président de l’association « Renaissance Franco-Africaine » que nous avons créée avec des Africains qui approuvent nos thèses. Son titre est : « Qui peut sauver l’Afrique ? ».
« Le continent noir agonise :
- c’est un mouroir à l’intérieur duquel les habitants subissent la pénurie, la maladie, l’épidémie, l’endémie, la guerre civile, l’épuration ethnique... et les institutions ne donnent plus signe de vie ;
- tous les indicateurs économiques stagnent et le peu qui reste dans les caisses est confisqué par des acteurs économiques et sociaux voraces, égoïstes, insensibles, inconscients et désinvoltes ;
- aucune intelligence ne se lève pour appeler à un sursaut d’orgueil sans lequel il n’est pas possible de redonner espoir aux jeunes et aux autres.
De là à affirmer qu’il s’agit de la mort lente d’un monde, il n’y a qu’un pas que personne n ’ose franchir, de peur d’être taxé d'afro-pessimisme. Mais si cet univers court vers une mort certaine, on est en droit de se demander s’il ne peut encore être sauvé, et si oui, par qui ?
Il peut encore l’être ; mais il faut se dépêcher, car l'urgence est grande. 

La mieux placée pour tenter ce sauvetage, c'est l’Europe et singulièrement la France : celle-ci peut redonner vie à l'Afrique moribonde ; elle doit pour cela repenser ses relations avec ses anciennes colonies, en promouvant une coopération de coeur, et non de routine, où la cautèle le dispute au devoir, un devoir en trompe-l’oeil, accompli pour se donner bonne conscience.
Rappelons l’élan qui animait les pionniers de l'expansion de la “civilisation”, un élan qui s’est de nos jours émoussé, mais qui, en son temps, avait permis à l’Afrique d'effectuer ses premiers pas vers le progrès.
Leurs successeurs, qui s’empressèrent d’accorder l'indépendance à des nations qui avaient à peine commencé à apprendre, mirent en place un système de coopération dont chacun peut témoigner des limites et des compromissions dans des aides dont nul ne se soucie de savoir si elles aident vraiment les peuples.
Ceux qui allèguent des connivences entre les nouveaux anciens maîtres et les nouveaux anciens élèves trouvent des preuves à leurs assertions dans l’échec de cette politique depuis des décennies. Cette hypothèse est par ailleurs renforcée par les exactions et l'opulence des dignitaires africains.
Tout ce propos tient à montrer que la France est une habituée de l'Afrique, ce sont donc deux mondes qui se connaissent. Elle a les moyens de sortir ce continent de son guêpier, mais en a-t-elle la volonté ? Cette volonté commencerait par lui dicter une réorientation de ses échanges avec l’Afrique : la coopération est devenue une institution lourde, opaque, brouillonne, politisée. Sous sa forme actuelle, cette institution ne saurait impulser la résurrection d’une coopération bienvenue, dont le succès, il faut le clamer haut et fort, servira les deux camps : l’Afrique se réveillant deviendra un énorme gisement de débouchés commerciaux pour les industries françaises.
Si la France refuse de s'imposer cet effort, d’autres pays viendront combler ce vide. En repensant la coopération, on agira sur le chômage, l’insécurité, la baisse du pouvoir d’achat.
Certains ont rapproché ces fléaux de la présence de l’immigré africain. Mais il faut comprendre qu 'il y a un drame humain au départ et à l’arrivée des mouvements migratoires : fuyant l’insoutenable, l’immigré africain s'établit dans un pays d’accueil où des aborigènes, précarisés par un contexte économique dégradé, ne sont pas prêts à lui faire de cadeaux. Il est tout de suite désigné responsable du marasme et de tous les maux liés à la dégénérescence d’une époque. Dès lors, il passera sa vie à affronter une situation qui le mine dans sa dignité d’homme, faisant de sa migration une souffrance. Il faut cesser d'affirmer que l’immigration est une chance : elle n’est une chance pour personne, mais plutôt un désastre pour tout le monde.
En repensant la coopération, on agira à trois niveaux :
• nous venons de parler des retombées sur la croissance industrielle hexagonale ;
• les immigrés peinant en France n’accepteront plus de continuer à subir leur situation de boucs émissaires. Ils peuvent désormais envisager de regagner leurs pays ;
• l'Afrique à l'agonie reviendra progressivement à la vie. Toute la masse d'argent que le traitement social de la précarité du migrant exige, doublée des budgets de la coopération bien mieux orientés, peut aider à trouver une bonne réponse à ce drame à trois têtes.
Mais, pour réussir, il faut cesser de croire que le salut de l'Afrique peut lui venir de ses métropoles et de leurs notables : la vie naît du terroir, du sous-village, de l'Afrique profonde, car l'Afrique est surtout malade de ses villages. Les bidonvilles y prolifèrent parce que l'arrière-pays, convoitant le bien-être et la facilité de la vie dans les métropoles économiques, perd ses forces vives et ne peut survivre à une si sévère désertion. L'espoir peut donc renaître, dès lors que les villages verront germer et s'épanouir de petites structures de production, éparses dans tout le continent, adaptées à leurs modes de vie et gérées avec raison.
Tout repartira du village, et parce que le terroir reprendra vie, le pays tout entier en profitera, tandis que la France se félicitera d’avoir été le maître d'oeuvre d'un renouveau dont les répercussions seront immenses
. »
J’ajoute à ce remarquable texte une lettre très émouvante reçue d’un Africain, Monsieur Oumar Fall, à la suite d’un de mes articles paru dans Le Figaro :
« Après lecture de votre billet paru dans Le Figaro du jour, permettez-moi de saluer la véracité de votre analyse sur l'intégration et l'immigration. C'est vrai, l’immigration n'est une chance pour personne, elle est un désastre pour l'immigré et une donnée embarrassante pour le pays hôte. Ce qui me prédispose à vous écrire, c’est le caractère humaniste qui se dégage de votre analyse. Personnellement, je vous situe du côté de ceux qui ont du coeur, tout en posant le problème à la dimension humaine dans un contexte dépourvu de préjugés. Originaire d'Afrique, Franco-Africain, remplissant tous mes droits civiques, je crois néanmoins pouvoir apporter ma modeste contribution au débat. Malgré mon handicap lié à une instruction autodidactique, je suis tout de même prêt à vous apporter ma modeste réflexion. »

1.3. Désastre pour la France enfin.

Nous voyons en effet notre pays se désintégrer dans ses ghettos, ses quartiers interdits, la déliquescence des lois qu’on n’ose plus appliquer pour ne pas déclencher des émeutes, le désespoir des Français qui subissent les violences, les insultes, les crachats, les agressions, la terreur, la destruction de leurs biens, et qui ne trouvent le salut que dans la fuite lorsqu’ils le peuvent, car leurs appartements sont devenus invendables.
Ces Français ressentent cette immigration comme un grand malheur, celui d’une véritable occupation par une population allogène, dont la devise est : « Tous les droits, aucun devoir ».

Que manque-t-il aux immigrés ? L’Afrique est le continent le plus riche du monde en ressources naturelles

 

Aujourd’hui, il n’y a plus de travail à offrir en Europe. Toute notre générosité ne pourrait sauver l’Afrique

 

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