An-Sofie Dewinter menacée de mort par des islamistes

BELGIQUE :

Alors que le Vlaams Belang a récemment lancé une campagne contre l’islamisation, An-Sofie, fille de Filip Dewinter, leader du parti populiste flamand, est menacée de mort pour avoir osé poser en bikini sous une burqa. Rencontre avec la jeune militante identitaire.

L’affaire a commencé comme une blague belge, mais la réaction de certains extrémistes musulmans est venue nous rappeler qu’avec l’islam, le drame n’est jamais loin : An-Sofie, fille de Filip Dewinter, président du Vlaams Belang (parti populiste flamand), aurait dû s’en souvenir lorsqu’elle a enfilé, fin février, un niqab ouvert par-dessus un bikini. Aujourd’hui, la voilà menacée de mort par des musulmans décidément dépourvus du sens de l’humour.
A l’origine, An-Sofie Dewinter, vingt ans, s’est portée volontaire pour lancer en fanfare le mouvement « Ni pute, ni esclave » (sic) imaginé par Anke Van Dermeersch, Miss Belgique 1991, licenciée en droit et aujourd’hui sénatrice du Vlaams Belang. C’est à cette dernière que l’on doit la loi de 2010 sur l'interdiction de la burqa dans l'espace public en Belgique. C’est à elle aussi que l’on doit le slogan de la nouvelle campagne du Vlaams Belang, « Liberté ou islam ? Il faut choisir ! », organisée en collaboration avec l’organisation « Les femmes contre l’islamisation ».
Début juin, An-Sofie nous a reçu à Anvers avec son père. Filip Dewinter raconte : « Nous cherchions une idée pour créer l’événement autour d’une grande campagne pour la défense de l’identité flamande et la lutte contre l’islamisation du pays. L’idée de la liberté de la femme s’est imposée assez naturellement. Nous nous moquons de ce que font les musulmans chez eux, mais chez nous, nous ne voulons pas de burqa, de voile ou de niqab. Cela ne correspond pas du tout à notre identité et à nos mentalités. »

Sa fille renchérit : « Nous discutions à table et l’idée d’opposer de manière absurde le bikini au niqab nous semblait bonne et amusante. Papa s’est mis à chercher un modèle. Mais je me suis dit que l’effet serait démultiplié si c’était moi qui posais. D’un seul coup, on aurait toutes les télés et tous les media ! J’ai pris la décision moi-même, je n’ai absolument pas été utilisée par mon père, comme l’ont dit certains journalistes. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que je m’engage ». En 2008, An-Sofie, alors âgée de seize ans, avait en effet posé pour une campagne plus consensuelle, destinée à séduire les jeunes actifs.
« ETRE PRÊT À TUER POUR UNE BLAGUE, EST-CE BIEN SÉRIEUX ? »
Ne craint-elle pas, cependant, de verser dans le cliché opposant l’esclave voilée à la fille facile, ne laissant le choix (caricatural) qu’entre le voile ou le bikini ? « Ici, je reçois les journalistes habillée normalement, mais il fallait un contraste très fort pour la photo, sinon, l’effet était nul. Rassurez-vous, quand je vais aux sports d’hiver, je porte une combinaison de ski et vous ne voyez que mes joues – mais c’est un choix ! Et à la plage, je porte un bikini si je veux. Si ça vous gêne… vous n’avez qu’à regarder ailleurs ! Et si vous êtes civilisé, vous ne considérez pas cela comme un appel au viol. Sinon, il faut aller voir un psychiatre. En tout cas, une chose est sûre : ce n’est pas facile de faire accepter la liberté de la femme européenne à des fanatiques musulmans ! »
Au-delà de l’agitation médiatique, quel est le but du Vlaams Belang, avec cette campagne ? Filip Dewinter reprend la balle au bond : « Eveiller les consciences, car dans certains quartiers de nos villes, il n’est plus question de bikini depuis longtemps. Une fille qui porte une jupe ou un décolleté craint pour sa vie ou sa vertu. Je pense qu’on n’a pas le droit de frapper, harceler ou violer une femme parce qu’elle ne se couvre pas le corps comme dans les pays musulmans. Nous voulons créer un réseau européen pour libérer les femmes dans leur tête et dans leur corps, car ce sont les principales victimes de l'islamisation de notre continent. L'islam discrimine juridiquement les femmes et les marginalise socialement. La charia prescrit des pratiques barbares en contradiction avec les valeurs de la civilisation européenne, telles que la protection des libertés individuelles, l’égalité homme-femme ou l’intégrité corporelle. Nous ne voulons pas de ça chez nous. »
Depuis quelques semaines, An-Sofie reçoit des menaces de mort. « Ils disent qu’ils vont m’enlever et me tuer, que je vais payer mon sacrilège ! D’autres me disent que je ne serai plus jamais tranquille et qu’à la première occasion, ils me violeront ou me feront la peau. On essaie de m’impressionner en rappelant les meurtres affreux de Pim Fortyin et Theo Van Gogh1… Mais cela dit, ça a plutôt un effet positif sur l’opinion, car on voit à quel point ces islamistes sont dangereux et fous. Vous vous rendez compte ? Vouloir la mort de quelqu’un pour une blague ! Est-ce bien sérieux ? Et c’est avec eux qu’il faudrait discuter ou être tolérant ? »
Filip Dewinter prend les choses avec philosophie : « En couvrant la Flandre de panneaux de 5 m sur 5 m avec An-Sofie en bikini sous sa burqa, on se doutait bien qu’il y aurait des réactions ! Je suis consterné par ces menaces, évidemment. Mais quoi ! Nous nous battons pour éviter l’islamisation. Je ne veux pas que mes filles – j’en ai trois2 – soient un jour contraintes de vivre sous le joug musulman. Elles sont libres et le resteront. »
Il n’empêche qu’An-Sofie vit désormais sous protection policière. Elle est escortée jusqu’à l’université, n’a plus le droit de sortir avec ses amies dans les lieux publics ; les panneaux où elle pose sont régulièrement fracassés par les islamistes et des fanatiques lui décrivent par courriers anonymes les sévices qu’ils lui réservent si elle tombe entre leurs mains… Ne craint-elle pas de vivre, si jeune, sous le coup de menaces de mort ? Elle éclate de rire : « Non, je m’en fiche, j’ai grandi là-dedans, avec papa. Sérieusement, je ne peux pas me résoudre à m’écraser devant ces fanatiques. Voilà : j’ai vingt ans, je suis une femme, je suis flamande, je suis chez moi et je n’ai pas peur. » Chapeau !
Patrick Cousteau, rédacteur en chef de Minute

1. Pim Fortuyn, homme politique néerlandais, fut assassiné en 2002 par un fanatique l’accusant d’islamophobie ; en 2004, Theo Van Gogh, cinéaste néerlandais, a été égorgé en pleine rue, à Amsterdam, par Mohammed Bouyeri, pour avoir réalisé un court-métrage dénonçant la condition des femmes musulmanes.
2. L’aînée, Karolien, vingt-trois ans, sera tête de liste du Vlaams Belang dans la ville de Merksem, pour les élections municipales d’octobre 2012. La benjamine est mineure.

Vous êtes ici : Accueil Actualités An-Sofie Dewinter menacée de mort par des islamistes