CRIMINALITÉ

Les tribus du crime. Partie 1 : les mafias juive et géorgienne

Frédéric Ploquin, journaliste à l’hebdomadaire Marianne, nous a livré cet été un passionnant dossier intitulé « Les nouvelles tribus du crime ». Selon lui, vols et trafics en France sont l’oeuvre de bandes ethniques organisées. Ce travail journalistique a récemment été corroboré par un ouvrage du criminologue Alain Bauer, Histoire criminelle de la France (éd. Emile Jacob). Se reposant sur ces sources, La Voix des Français passe au crible les différentes bandes sévissant sur notre territoire. Dans ce numéro, découvrons le milieu juif et les groupes criminels géorgiens.

Marianne nous raconte la puissance du milieu juif à travers l’exemple de Daniel S. Dans la région de Mulhouse, ce séfarade était considéré comme un « patron ». Un prototype du bandit juif version XXIème siècle.

Un bandit qui avait le bras long, une résidence au Mexique, ses habitudes en Allemagne et pas mal de connexions dans la police et les douanes... Comme beaucoup, Daniel S. fait ses débuts dans le « shit » (résine de cannabis) en Espagne grâce au contact direct avec son grossiste, connu des trafiquants sous le pseudo de « Chacal ». A l’époque, Mulhouse est encore une ville calme, un petit marché où le cannabis s'écoule bon an mal an par dizaines de kilogrammes, mais encore peu pollué par la drogue.

Ce calme apparent n’a duré que jusqu'au jour où le trafiquant a découvert la cocaïne, il y a cinq ans. Avec ses équipes, composées en majorité de jeunes immigrés maghrébins issus des cités, Daniel s'emploie à imposer à Mulhouse cette nouvelle substance dévastatrice, nettement plus lucrative que le cannabis. Il arrose la population de la région en se servant de ses connexions et de la perméabilité relative de l'aéroport alsacien, qui devient une porte d'entrée facile et directe.

DES PARRAINS LOCAUX QUI TIENNENT LE HAUT DU PAVÉ

Le « parrain » local, véritable voyou, se déplace systématiquement armé et se pavane en ville au volant de voitures de luxe, Porsche ou Ferrari. Le moins que l’on puisse dire et que ses affaires fonctionnent bien. Là encore, c’est la loi du moindre coût qui s’impose. Daniel S. importe sa cocaïne directement des Antilles, elle est donc moins chère que celle que l'on trouve aux Pays-Bas et que l’on trouvait à l’origine dans la région. Le bandit dit à qui veut l'entendre qu'il mourra à quarante ans et c'est ce qui vient de se passer. Il est mort d’une façon certainement moins héroïque qu’il l’aurait voulu : en se tuant au volant d'une Audi RS6 lancée à plus de 250 km/h sur une autoroute allemande. Frédéric Ploquin cite une personne qui le connaissait : « Daniel voyait les choses en grand. Quand il te recrutait, tu avais carte blanche. C'était le roi. Pour les Maghrébins qui bossaient pour lui, c'était la sécurité de l'emploi assurée. »

DES ARNAQUES FINANCIÈRES BIEN RODÉES

Le journaliste de Marianne constate à travers cet exemple que le milieu juif se porte bien. Selon lui, il n'y a d’ailleurs qu'à observer la chute du célèbre commissaire Michel Neyret pour s'en convaincre. Ses « copains » juifs, Gilles Bénichou et Stéphane Alzraa, sont en effet soupçonnés de l'avoir amadoué, appâté, puis carrément acheté à coups de bouteilles de champagne, de petits billets, de montres de luxe et de voyages à Marrakech pour pouvoir développer leurs trafics avec la complaisance du commissaire. Ils appartiennent à cette catégorie d'escrocs juifs qui ont accumulé des millions dans les arnaques à la taxe carbone : plus de 5 milliards d'euros ponctionnés sur le dos des Etats européens par des experts en fiscalité, TVA et autres taxes ! Ces spécialistes de la finance exploitaient toutes les failles et affaires à la mode pour escroquer les gogos, jusqu’au plus haut niveau : après que l'arnaque au CO2 eut été éventée, ils découvraient sans cesse d'autres eldorados, notamment dans le domaine de la biomasse et de l'électricité.

Toujours dans le domaine financier, le milieu juif s’essaye avec succès à l'escroquerie aux faux virements, souvent en collaboration avec la mafia chinoise, qui possède des possibilités d’évasions fiscales insoupçonnables. Fréderic Ploquin rappelle d’ailleurs l’existence de la base arrière israélienne, « idéale en cas d’avis de recherche ».

L’ÉMERGENCE DES GÉORGIENS

S’il y a bien un groupe ethnique qui fait parler de lui dans le milieu du crime organisé, c’est celui des Géorgiens. Russophones, ils côtoient les Arméniens, les Azéris, les Moldaves et les Tchétchènes, mafias déjà bien connues. Comme eux, ils font parti d’un système extrêmement hiérarchisé, où ni la trahison, ni la triche ne sont autorisées et où la mort est une sentence tout à fait banale. Héritiers de la culture soviétique, ils obéissent au doigt et à l’oeil au chef.

Voilà pour les ressemblances entre ces ethnies. Mais les Géorgiens ont leur particularité et depuis que leur mafia s’est implantée en France, l’on constate, selon Ploquin, « la hausse fantastique des cambriolages dans les zones rurales au cours des cinq dernières années ». Leur objectif essentiel : l'or, les bijoux et l’argent liquide. A l’échelle industrielle, ils se livrent également au vol à l'étalage, principalement pour les vêtements de luxe. On reconnaît leurs hommes de main à leurs tatouages codés et souvent au fait qu’ils sont toxicomanes.

Les Géorgiens gèrent également le « marché » du petit braquage sur les territoires qu’ils occupent. Mais ils se déplacent souvent à la demande d’un groupe partenaire, pour prêter main forte face à une bande adverse ou pour un « flingage » en Italie ou en Espagne. Les bandits géorgiens ne sont pas très patriotes et n’hésitent pas à rançonner leur propre communauté : les commerçants géorgiens ou arméniens installés à l’étranger en font bien souvent les frais.

Marianne rapporte également que l'Office central de lutte contre Ia délinquance itinérante (OCLDI) et la section de recherches de Toulouse ont récemment mis au jour une bande dans la région Midi-Pyrénées. Installé près de Millau, Ie chef se faisait passer pour un petit retraité en villégiature. Surnommé Rézo, il coordonnait en réalité les opérations sur le terrain. Le parrain envoyait ses hommes cambrioler en ciblant les bijoux. Les autorités ont même découvert comment il écoulait une partie du butin. L’homme repartait vers la Géorgie depuis Ie port de Fos-sur-Mer. Ses hommes transportaient les bijoux dans des voitures bourrées jusqu’à ras bord de matériel en tout genre – un classique destiné à décourager les douaniers : vous enlevez un cabas et tout vous dégringole dessus...

Quant aux bijoux, ils étaient confiés à un receleur arménien. Le voyou, d'une quarantaine d'années, faisait régulièrement le voyage en voiture jusqu'à Anvers. Là, il trouvait facilement acquéreur dans un marché noir spécialisé dans l’or. De nombreuses filatures, planques et photos ont permis d'établir le poids hiérarchique du fameux Rézo dans la mafia géorgienne. Il est considéré comme une « autorité criminelle », c’est-à-dire au-dessus des « voleurs dans la loi » (vory v zakone), haut grade de cette mafia, qui autorise ceux qui l’atteignent à se tatouer des étoiles sur les épaules et les genoux. Rézo était d’ailleurs régulièrement protégé par deux gardes du corps. Les hommes d’une « autorité » ne sont pas obligés de cotiser, mais Ie versement de l'obschak (une dîme) est apparemment fortement conseillé. Selon Frédéric Ploquin, la discipline et le bon entrainement des Géorgiens à l'usage des armes leur permettra sous peu de passer au stade supérieur, celui des braquages de fourgons blindés. Frédéric Petit Le mois prochain : « Les groupes criminels afro-maghrébins se partagent les trafics dans les banlieues »...


   Frédéric Petit
Le mois prochain : « Les groupes criminels afro-maghrébins se
partagent les trafics dans les banlieues »...

Vous êtes ici : Accueil Actualités CRIMINALITÉ