POPULISME La grande ascension !
La grande ascension ! POPULISMELa grande ascension !
Dans Le Monde du 20 décembre, le politologue Dominique Reynié met en garde contre la poussée des droites populistes en Europe, résultat, selon lui, d’une « culture de l’inquiétude » s’expliquant par notre « vieillissement démographique ». En réalité, ce soudain réveil des populismes illustre la vitalité des peuples européens.
D’Helsinki à Milan, en passant par Stockholm, Copenhague, Vienne, Budapest ou Zurich, les populistes bousculent les partis de la super-classe mondiale. L’UDC suisse, le Jobbik hongrois, les Démocrates suédois (DS), le FPÖ autrichien, le Parti du peuple danois (PPD), le Parti du progrès néerlandais de Geert Wilders ou la Ligue du Nord italienne ont tous leurs spécificités, voire leurs antagonismes ; mais tous partagent un même libéralisme économique et un rejet très net de l’islam et de l’immigration extra-européenne.
L’UDC est en pointe du combat, avec deux grands référendums contre l’immigration remportés en un an. En Autriche, lors des élections municipales et régionales du 10 octobre, le FPÖ, lui, obtenait 27,1 % des voix à Vienne (à la fois ville et Land), doublant presque son résultat de 2005 (15 %) !
Son chef, Heinz-Christian Strache, a fait campagne avec des messages totalement décomplexés : « Vienne n’est pas Istanbul ! » Il réclame un référendum pour l’interdiction de la burqa dans les lieux publics et l’interdiction des minarets. Il dénonce, à l’image de la chancelière allemande Angela Merkel, « l’échec complet de la société multiculturelle » et estime que les immigrés turcs et musulmans sont incapables de s’assimiler en Autriche.
A Stockholm, les Démocrates de Suède montent également en puissance. Ce parti, qui était à l’origine une petite formation extrémiste, est devenu un acteur central de la vie suédoise (voir Résistant, ci-contre). Son dirigeant, Jimmie Akesson, 31 ans, a su adapter son parti aux nouveaux défis et se concentre sur la lutte contre la criminalité et l’immigration.
Le Parti du peuple danois, lui, solidement ancré depuis dix ans, est la troisième formation du pays. Le gouvernement ne peut se passer de son soutien. Sous son influence bénéfique, le Danemark a adopté les lois les plus sévères d’Europe en matière d’immigration : il y est par exemple interdit de se marier avec un étranger de moins de 24 ans.
En Belgique et en Hollande, le phénomène populiste est tout aussi vivace. Le 13 juin, les élections régionales et communales ont été remportées par les séparatistes de la Nouvelle Alliance flamande, tandis que le 9 juin, aux Pays-Bas, Geert Wilders faisait de son parti la troisième force du pays avec 15,5 % aux élections législatives.
En Italie, la Ligue du Nord d’Umberto Bossi qui participe au gouvernement Berlusconi depuis 2008, doublait son résultat aux régionales de mars 2010 avec 26 %. Cette montée en puissance touche également l’Allemagne, où les déclarations contre l’immigration de l’ancien ministre Thilo Sarrazin (voir VDF 126) ont fait l’effet d’un coup de tonnerre et révélé que la moitié des Allemands soutenait ses positions contre l’islamisation de leur pays et rejetait l’immigration de masse. Le débat a débouché sur la création du parti de la Liberté, qui réclame l’interdiction du voile, des mosquées et une réduction draconnienne des aides sociales aux immigrés.
En Finlande, enfin, le pouvoir s’inquiète de la montée – plus de 15 % d’après un récent sondage – du Perussuomalaiset (PS), qui se hisse au niveau des trois formations majoritaires : centristes, conservateurs et sociaux-démocrates. « Ce PS-là, dit Jean Cochet dans Présent du 21 décembre, bien que certains de ses membres se disent de gauche, n’a rien à voir avec le parti de Mme Aubry. Il rejette l’euro, le globalisme financier, l’immigration sans frontières…» Représenté jusqu’ici par cinq députés, si les chiffres des sondages se confirmaient en avril dans les urnes, « il pourrait en avoir trente », s’inquiète Olivier Truc dans Le Monde du 20 décembre. Comme on le dit au Bulletin de réinformation de Radio Courtoisie : « N’ayez pas peur, demain nous appartient ! »
SIV JENSEN
La Norvégienne qui arrête les mosquées |
Selon le quotidien norvégien Verdens Gang du 9 novembre, Oslo a refusé la construction d’une grande mosquée financée par l’Arabie saoudite et de riches donateurs privés voulant favoriser l’érection de centres musulmans en Norvège à hauteur de dizaines de millions d’euros. Non seulement le ministre des affaires étrangères, Jonas Gahr Store, a refusé d’approuver ce financement, mais il a également répondu au centre islamique Tawfiiq qu’il serait « paradoxal et contre nature d’accepter le financement venant d’un pays qui n’accepte pas la liberté religieuse ». Il a par ailleurs déclaré à Verdens Gang : « Nous aurions pu simplement dire “non, le ministère n’approuve pas”, mais nous avons profité de l’occasion pour ajouter que l’approbation serait paradoxale tant que la volonté d’établir une communauté chrétienne en Arabie saoudite serait considérée comme un crime. » Rappelons qu’en Arabie Saoudite il est même interdit à un étranger de porter une croix apparente à son cou. Ainsi, après l’interdiction des minarets en Suisse, c’est encore un pays non membre de l’Union Européenne qui montre la voie à suivre face aux exigences de l’islam. |