« LES MUSULMANS DOIVENT S’ASSIMILER OU PARTIR »

« LES MUSULMANS DOIVENT S’ASSIMILER OU PARTIR »

Entretien avec Eric Bertinat
Secrétaire permanent de l’UDC, député de Genève

 

Le parti de droite nationale suisse, l’Union démocratique du centre – ou Parti du peuple suisse, dans les cantons germanophones – a remporté un grand succès en obtenant l’interdiction des minarets sur le sol helvétique. Et ce n’est qu’un début, à en croire deux de ses dirigeants : Eric Bertinat, conseiller national (député) de Genève et secrétaire permanent de l’UDC ; et Oskar Freysinger, conseiller national du Valais et principal initiateur du référendum contre les minarets.

Comment analysez-vous le succès de la votation contre les minarets ?
L'UDC se réjouit du « oui » clair et massif du peuple suisse à l'initiative sur l’interdiction des minarets. Ce choix souverain clarifie définitivement les débats et les incertitudes juridiques concernant la construction de minarets. On ne pourra donc plus construire de minarets en Suisse et il n'y aura pas d'appels à la prière des muezzins du haut de ces bâtiments. Le Conseil fédéral doit maintenant y veiller et prendre les mesures législatives nécessaires. Le résultat de cette votation illustre également le malaise qui règne dans la population suisse face à l'islamisation rampante de notre société. Il constitue aussi un signal clair et net au gouvernement, qui doit imposer le respect de nos lois pour toutes les personnes vivant dans notre pays. Ceux qui ne veulent pas respecter nos règles ont perdu leur droit à une autorisation de séjour : ils doivent quitter le pays.

Comment est née l’idée d’un référendum contre l’érection des minarets sur le sol suisse ?

L’idée est née en Suisse allemande, à la suite de la construction d’un minaret qui a provoqué de nombreuses oppositions dans la ville de Wangen (canton de Schwytz). C’est une petite commune typique : rurale, traditionnelle, où vivent en harmonie des catholiques et des protestants… On tolérait la présence de musulmans arabes et africains tant qu’ils se contentaient de leur salle de prière, mais l’idée de voir un minaret érigé entre le temple et l’église a mis la ville en ébullition ! Il y a eu des pétitions, des manifestations, le conseil municipal a réagi et l’UDC a porté l’affaire au niveau national. Nous avons recueilli les 100.000 signatures nécessaires pour obtenir une votation populaire et proposer d’inscrire dans la constitution l’interdiction de construire des minarets sur le territoire suisse.

Pourquoi ?

Le minaret est un symbole de présence islamique, un symbole de marquage territorial, un outil de propagande très fort. Sa seule présence fait marcher une communauté musulmane au pas. Le minaret est le symbole d'une revendication de pouvoir politico-religieux qui, au nom d'une prétendue liberté religieuse, conteste des droits fondamentaux des Suisses, comme l'égalité de tous, y compris des deux sexes, devant la loi. En outre, accepter les minarets, c'est accepter tôt ou tard le muezzin, car les musulmans demanderont le droit d’appeler à la prière comme le font les chrétiens avec leurs cloches, invoquant le principe de réciprocité. Ceci provoquerait des tensions confessionnelles. Or, la paix confessionnelle est autant un principe constitutionnel que la liberté religieuse.

Que représente l’islam en Suisse ?

Vous savez que la Suisse est un pays plus démocratique que la France : nous avons donc le droit d’exiger des gouvernants une transparence en matière de données statistiques. En ce qui concerne l’islam, nous savons que les musulmans sont précisément passés de 16.353 en 1970 à 310.807 en 2000, selon les chiffres officiels de la Confédération : soit une multiplication par 20 ! Aujourd’hui, ils sont plus de 410.000. Forts de leur nombre, qui double tous les dix ans, ils multiplient les revendications : le port du voile et de la burqa, la non-participation aux cours de natation, l'abattage rituel des animaux, les cimetières, la non-mixité dans les soins hospitaliers, la création de tribunaux musulmans, et, récemment, la construction de minarets… Ces exigences empiètent sur les droits des Suisses et remettent en question notre démocratie, sans parler des comportements hors-la-loi.

Comme ?

La négation de la liberté religieuse. Alors qu'ils pratiquent le prosélytisme, les musulmans interdisent l’abandon de leur religion. Des musulmans convertis au christianisme se dissimulent pour ne pas se faire agresser. Les musulmans exigent la conversion à l’islam de qui veut épouser une fille musulmane, violant aussi bien la liberté religieuse que le droit au mariage.

Qui sont les musulmans, en Suisse ?

Outre nos célèbres milliardaires arabes, qui ne posent pas vraiment de problèmes, nous avons généreusement accueilli de nombreux réfugiés du Kossovo ou prétendus tels ; des musulmans originaires d’Asie centrale (Afghanistan, Ouzbékistan) ; des Arabes, mais pas milliardaires, cette fois ; et des Africains… Ils n’en ont eu aucune reconnaissance, alors que la Suisse ne leur devait aucune solidarité historique ou politique.

Au lendemain de votre victoire contre tous les autres partis, allez-vous continuer le combat ?

Bien sûr ! L'UDC ne « lâche pas le morceau ». Nos concitoyens ont montré leur volonté de bloquer l’essor de l’islam en Suisse. Les musulmans doivent être encouragés à se fondre dans notre société ou à la quitter. Nos libertés sont en jeu !

Quelles seront vos prochains combats ?

Nous nous préoccupons beaucoup des libertés des femmes. Ces dernières sont d’ailleurs très sensibles aux luttes que nous menons pour elles : depuis deux ans, la moitié de nos nouveaux adhérents sont féminins. La lutte contre le port de la burqa en public, les mariages forcés, la soumission et les violences conjugales légitimées par le Coran ou les mutilations sexuelles des jeunes filles seront nos prochains chevaux de bataille. Concernant l’islam, nous combattrons en outre les cimetières musulmans et les dispenses de cours de natation pour les enfants musulmans. L’UDC va prochainement lancer différentes propositions dans ce sens au Conseil national.

Il s'agit de lutter contre l'islamisation rampante de la société suisse ?
Exactement. Nous ne voulons pas de société parallèle en Suisse. Le président de l’UDC, Toni Brunner, a, par exemple, insisté sur le fait que les musulmanes de Suisse ne doivent pas aller au travail avec un voile sur les cheveux. Ceux qui veulent vivre chez nous, comme nous, sont les bienvenus. Les autres, non. C’est cela la démocratie, et c’est cela la souveraineté du peuple suisse !

Propos recueillis par Patrick Cousteau

Le point de vue d’Oskar Freysinger

Comment recevez-vous les critiques qui pleuvent depuis l'étranger ? Au lieu d'accepter tout simplement la décision d’un peuple souverain, on brandit la menace du droit international public. Il s’agit d’une étonnante remise en cause d’une décision parfaitement démocratique. Nous venons de faire la preuve de la vitalité civique de la Suisse. Lorsque l’on voit l’état de certains de ces pays qui critiquent la Suisse en matière de démocratie et de droits de l’homme, l’on se demande s’il ne s’agit pas d’une plaisanterie ! Par ailleurs, si des tribunaux avaient l'outrecuidance de casser la décision populaire en se référant à la Convention européenne des droits de l'homme ou à la Convention de l'ONU sur les droits civiques et politiques, la Suisse devrait tout simplement résilier les traités concernés.

A l'intérieur, vous affrontez également l'hostilité médiatique…
Un système qui ne représente que lui-même : la preuve par les urnes ! Je pense en outre que les choses vont changer. Jusqu'à ce résultat détonnant, l’UDC pesait sur les débats – nous représentons 30 % du corps électoral –, mais nos propositions étaient refusées ou affaiblies. Le gouvernement et les autres partis comprennent peut-être enfin qu'ils doivent faire quelque chose. Nous ne tolérerons aucun report dans la mise en vigueur de l'initiative anti-minarets. Ceux qui se demandent si elle peut entrer en vigueur ou non révèlent de graves lacunes dans la compréhension des droits populaires.

La tempête n'est pas retombée que vous proposez déjà d'autres initiatives… La colère d’un microcosme ne peut pas nous arrêter. L’UDC doit profiter de ce succès pour faire avancer la cause du peuple suisse. Ainsi, nous savons que 70 % des détenus, en Suisse, sont d’origine étrangère : les statistiques gouvernementales l’attestent. Je vais donc bientôt entamer une récolte de signatures pour un nouveau référendum qui réclamera l’expulsion, à l’issue de leur peine, des immigrés qui enfreignent les lois suisses ou qui abusent de l'aide sociale. La date du vote n'est pas encore connue, mais il n’est pas question de céder à la violence des étrangers.
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