L'INTEGRATION DES IMMIGRES EST UN ECHEC CINGLANT

« L’INTÉGRATION DES IMMIGRÉS EST UN ÉCHEC CINGLANT »


Entretien avec Jean-Yves Le Gallou
Président de Polemia.

La Fondation Polemia vient de publier Immigration, l’illusion de l’intégration, une synthèse des nombreuses études déjà publiées sur son site d’information et d’analyse. Jean-Yves Le Gallou, président
de Polemia, nous explique comment la prétendue intégration a mené à l’ethnicisation de la France.


Non. La formule de 1985, celle du livre La Préférence nationale, est la suivante : « L’assimilation, c’est devenir comme autrui, chez autrui ; l’insertion, c’est vivre comme chez soi, chez autrui ». Cette définition me semble rester valable. Simplement, dans la présente étude de Polémia, Immigration : l’illusion de l’intégration, nous avons retenu une définition
sociologique du mot « intégration ». Quand le comportement d’une population se rapproche d’une population majoritaire, il y a intégration (sans nécessairement assimilation, ce qui est encore plus exigeant !). Or, force est de constater qu’il n’y a pas assimilation (sauf cas individuels exceptionnels), mais qu’il n’y a pas non plus, contrairement à ce qui est raconté aux Français, « intégration ».

Pourquoi ?
Tout simplement parce que dans l’ensemble, les attitudes des populations minoritaires s’éloignent de celles de la population d’origine. Les faits, la réalité démentent les mensonges de l’idéologie dominante.

Quel que soit le mot utilisé, à quel résultat les gouvernements français sont-ils arrivés ?

A un échec. Il suffit d’observer la société française contemporaine pour constater que pour l’essentiel, les populations immigrées venues du Maghreb ou d’Afrique se sont constituées en minorités, notamment musulmanes, qui se rendent de plus en plus visibles par des comportements et des choix qui les éloignent chaque jour davantage de ceux de la population française d’accueil, à laquelle elles s’imposent.

Comment évoluent les populations immigrées en France ?

Nous assistons à une ethnicisation croissante de la société qui se
manifeste notamment par l’essor public des façons d’être islamiques, telles que la pratique du jeûne du ramadan ou les exigences croissantes d’accès à la nourriture halal, voire la possibilitéde disposer de carrés musulmans dans les cimetières ; par le choix de prénoms renvoyant à une mythologie des origines
sous une forme soit traditionnelle (Mohamed ou Tarik), soit occidentalisée (Rayan ou Sabrina) ; par un statut minorant la femme et par le développement du port du voile islamique ; par la prise en compte croissante, par l’Éducation nationale, de revendications identitaires qui éloignent cette institution française de son modèle d’universalité ; par une médiocre insertion des minorités issues de l’immigration dans le dispositif de production économique, compensée par un large accès au dispositif de redistribution sociale ; par la multiplication des zones de
non-droit, l’essor de l’économie de rentes et de trafics, accompagnés du développement de l’islam carcéral ; par des comportements électoraux s’écartant notablement de la moyenne française ; par le recours de plus en plus fréquent, et c’est un point essentiel, à la nuptialité par-delà les mers :
choix matrimonial consistant à aller chercher les conjoints (mari ou femme) non en France, mais dans les pays d’origine des familles ; une nuptialité mixte au regard du code de la nationalité, mais endogamique au regard du
code du clan…


Dans votre étude, vous accordez une large place à la minorité musulmane…

Parce qu’elle est de plus en plus importante, démographiquement, et s’est rendue de plus en plus visible au cours des trente dernières années : dans le paysage architectural, à travers la multiplication des lieux de culte et l’érection récente de grandes mosquées ; dans la rue, avec une présence de plus en plus fréquente de femmes portant le voile islamique, voire d’hommes en gandourah ; dans les habitudes alimentaires, avec la contestation croissante des repas collectifs comportant du porc ainsi qu’avec la multiplication des boucheries halal et des rayons halal dans les grandes surfaces commerciales ; avec la perturbation de la vie scolaire, économique et sociale, lors de la fête du ramadan ; avec le contrôle de l’organisation du pèlerinage à La Mecque par le ministère du Tourisme…

On assiste également à la création de plus en plus de mosquées…
J’y venais ! C’est un phénomène nouveau, apparu à la fin des années 1990, que l’édification de mosquées architecturales, avec vastes salles de rassemblement et minarets. Simultanément, deux pratiques alimentaires ont envahi l’espace public français : le jeûne du ramadan et la règle duhalal. Ce sont des exemples supplémentaires du retour des populations arabo-musulmanes vers les normes de leur espace civilisationnel en même temps que d’éloignement par rapport aux coutumes usuelles du pays d’accueil. Cette évolution est d’autant plus significative que les pratiques du jeûne du ramadan ou des prises de repas halal sont loin d’être cantonnées au seul espace privé et tendent à s’imposer à la société dans sa totalité… C’est l’assimilation inversée ! La logique commerciale conduit les entreprises agroalimentaires à fournir de la viande et des produits halals
à ceux qui en désirent. Mais la tentation existe aussi, dans le souci de rentabiliser les chaînes de production, d’« halaliser » des produits destinés à l’ensemble des consommateurs. Il peut être tentant, sans en avertir le consommateur, de distribuer de la viande halal dans le circuit classique. C’est souvent le cas actuellement pour la volaille et les ovins : leconsommateur laïc ou catholique finance ainsi, sans le savoir et souvent contre son gré, l’expansion islamique en France ! Les femmes seraient de plus en plus malmenées en France.

Peut-on relier ce phénomène à l’ethnicisation de notre pays ?

Oui, en grande partie. Les populations immigrées installées chez nous ont une vision de la femme qui devrait alarmer les féministes, car, même quand il est librement choisi, le port du voile islamique s’inscrit évidemment dans un contexte de domination masculine sur les femmes. De même, les violences faites aux femmes, le harcèlement, les mariages forcés, la polygamie, tout comme le refus de la mixité ou la protection acharnée de l’hymen des jeunes filles – autant de pratiques éloignées de la modernité occidentale – sont des marqueurs des zones de forte immigration. Dans les cités, les collèges et les lycées des quartiers à forte immigration, bien
des jeunes filles se plaignent du comportement prédateur de beaucoup de leurs condisciples masculins. C’est d’ailleurs l’une des motivations du port du voile islamique, qui, en marquant un signe d’appartenance à la communauté et de soumission à ses règles, protège par là même de contacts non désirés.

Où se manifeste encore l’ethnicisation de notre pays ?

Eh bien, à l’école, justement ! Au quotidien, les élèves se regroupent naturellement par tendance « affinitaire », donc identitaire. Selon le centre Ville-École-Intégration, ce comportement concerne aussi la constitution des tables des cantines scolaires. La ségrégation se renforce également en lycée par le choix des parcours suivis. Les filières technologiques deviennent des « filières immigrées », car un grand nombre d’immigrés y sont orientés par leurs résultats scolaires et que beaucoup d’Européens ont tendance à les fuir. Les groupes ethniques représentent-ils une force
politique ? En tout cas, ils s’organisent et tentent d’influencer la politique nationale en fonction de leurs intérêts particuliers. La logique de la diversité a conduit à une ethnicisation des listes et des candidatures aux élections municipales, alors que l’élection présidentielle a révélé un clivage ethnique du vote excessivement marqué. Lors des élections municipales, en mars 2008, les listes des principales formations politiques ont été composées à l’identique : la dictature du politiquement correct a débouché sur l’abandon du mérite républicain au profit des quotas raciaux. Même le Front national, sous l’influence d’Alain Soral, a tenté de jouer cette carte… Et ce fut un échec cinglant. Globalement, à la présidentielle, comme aux municipales ou aux législatives, le vote des quartiers de l’immigration a plutôt bénéficié à la gauche et l’extrême gauche, réputées plus généreuses en matière
d’aides sociales. A l’occasion de l’élection présidentielle française d’avril
2007, l’appartenance communautaire semble avoir pesé plus lourd que d’autres critères habituels dans la différenciation et la structuration du vote. C’est ce que montrait d’ailleurs le journal La Croix, qui a publié un sondage CSA/Cisco effectué à la sortie des bureaux de vote, le 22 avril 2007…

Bilan ?

Le vote musulman, au premier tour, s’est porté sur Royal à 64 % ! Sarkozy 1 %, Le Pen 1 %… Certes, ces chiffres ne recoupent pas complètement ceux du vote ethnique issu de l’immigration, dans la mesure où certains immigrés ne sont pas musulmans (mais catholiques, ou d’autres religions, ou « sans religion »). Il n’en reste pas moins vrai que, dans le cas des électeurs se déclarant musulmans, il y a une corrélation étroite entre leur appartenance religieuse et leur vote contre les deux candidats ayant fait le plus référence aux thèmes de l’identité nationale et de la lutte contre l’insécurité ; thématiques qui ont été, a contrario, déterminantes dans le
choix de leurs électeurs ! Et, pour la première fois en France, le vote ethnique s’est manifesté de manière puissante. Il n’a pas changé le sens du scrutin, mais il a atténué l’écart entre Royal et Sarkozy. À cette occasion, le vote ethnique a montré son existence et son rôle potentiellement déterminant – sauf si d’autres composantes de la population, y compris la composante majoritaire, agissaient de même pour le contrer.

Que faire ?
Ce n’est pas à la société d’accueil de « s’accommoder » de l’immigration, c’est aux populations immigrées de s’adapter aux règles du pays d’accueil. Il faut également changer les paradigmes sous-tendant la politique d’immigration actuelle. L’immigration n’est pas une chance pour la France ; elle est même un boulet économique ! Il est impossible d’assimiler des masses étrangères trop nombreuses. Et, surtout, l’« antiracisme » – ou prétendu tel – ne facilite pas l’intégration, au contraire, il la rend plus difficile en instaurant un racisme à rebours et en diabolisant l’identité française. Et les Français doivent réaffirmer sans complexe et avec fierté leurs valeurs civilisationnelles et leurs traditions.

« Immigration : l’illusion de l’intégration », Polemia, 2008.
A commander à Polemia, 60 rue Jean-Jacques Rousseau,
92350, Rueil-Malmaison, 20 euros (port compris).
A consulter en format PDF sur www.polemia.com

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