ESCLAVAGE MODERNE : LA FAUTE AUX IMMIGRÉS

ESCLAVAGE MODERNE : LA FAUTE AUX IMMIGRÉS

par Patrick Cousteau
journaliste à Minute

Lors de la “journée de l’esclavage”, le 10 mai, Nicolas Sarkozy, qui devait rompre avec la repentance, a décrété que l’histoire de l’esclavage (européen exclusivement) devait entrer dans le programme des écoles primaires (ignorant visiblement qu’il y figurait déjà). Les associations communautaires ont célébré la loi Taubira, reconnaissant la traite atlantique comme un crime contre l’humanité. Avec le soutien de la gauche, ils en ont profité pour faire des “travailleurs sans papiers”, autrement dit, des immigrés illégaux, les nouveaux esclaves de la France. Tout cela permet d’oublier à peu de frais que l’esclavage moderne existe vraiment en France. Et que, victimes comme coupables, il concerne surtout des immigrés !

L’esclavage existe encore en France. L’ennui, pour les belles âmes de gauche et du communautarisme africain, c’est que s’y opposer efficacement serait totalement contre-productif sur le plan de l’antiracisme, car il est avant tout le fait des immigrés ! C’est sans doute la raison pour laquelle le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) s’est contenté, le 10 mai, de célébrer le 160e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en même temps que la “loi Taubira”, votée le 10 mai 2001 et qualifiant la traite atlantique menée par les Européens de “crime contre l’humanité”. Cette loi de repentance voulue par les communautaristes noirs fait évidemment l’impasse sur le rôle clef des esclavagistes africains dans ce commerce, comme sur les traites musulmane et africaine, existant avant et après le commerce triangulaire…
En observant le cortège du CRAN, place de la Bastille, à Paris, on eût dit que les Africains étaient à l’origine de l’abolition de 1848... et pas les Européens ! Paradoxalement, au lieu de louer et de valoriser l’action civilisatrice de la France, en pointe du combat contre l’esclavage, leur “chaîne humaine” fut, pour les “noirs de France” une occasion supplémentaire de stigmatiser les Français ! Leur manifestation était notamment censée “démontrer [la volonté du CRAN] de lutter contre toutes les exclusions et discriminations, notamment en soutenant la cause des sans-papiers”, immigrés illégaux assimilés aux nouveaux esclaves des Français !
Inutile de revenir sur le fait que les immigrés illégaux dont il était question le 10 mai, munis de faux papiers, travaillaient en échange d’un salaire et se sont même mis en grève, comme le premier fonctionnaire venu ; signalons simplement qu’une enquête réalisée par le Comité contre l’esclavage moderne (CCEM) estime qu’en France 65 % des victimes viennent d’Afrique et 26 % d’Asie. Leurs maîtres eux, sont pour 52, 7 % originaires d’Afrique ; des pays arabes à 19, 6% ; et d’Europe à 21, 8 %.
A cette nuance près que l’on ne prend pas le critère ethnique en compte, lorsqu’il est question d’Européens. Seuls comptent… les “papiers” ! Ensuite, n’oublions pas qu’il existe aussi des esclaves européens. Ce sont généralement des victimes d’exploitation sexuelle en provenance des pays de l’Est.
Le trafic d’êtres humains (mêlé au trafic d’organes et à toute la gamme de la criminalité organisée) est en majeure partie aux mains de mafieux albanais musulmans – ou de Turcs – dont le Kosovo indépendant est devenu la plaque tournante à destination de l’Europe de l’Ouest. Dans le nord de l'Albanie, on trouve des marchés aux femmes, où les victimes sont sélectionnées, regroupées et vendues ! Selon le criminologue Xavier Raufer, les femmes de l’Est sont enlevées, battues et violées à de multiples reprises pour les “casser”.
Outre l’Europe de l’Est, les esclaves sexuels viennent également d’Afrique, où les organisations criminelles sont très structurées. Dans Les filières africaines de la prostitution, un documentaire des journalistes Olivier Enogo et Romaric Atchourou, on découvre le fonctionnement, en France, des filières de la prostitution africaine. Les auteurs racontent : “A certaines, on a promis le mariage, une belle maison, une nouvelle famille. A d’autres, c’est un travail, fixe et bien payé, qu’on a laissé miroiter : coiffeuse, esthéticienne, infirmière. Sur le trottoir parisien, elles sont devenues des prostituées, des « Blackettes », comme elles se nomment elles-mêmes.” Les femmes sont revendues plusieurs fois. Les mineures, surnommées “les crudités”, pour leur “fraîcheur”, sont plus chères. Dans le pays d’accueil, les proxénètes font croire aux victimes qu’elle sont sous l’emprise d’envoûtements vaudous pour mieux les maîtriser. On menace également leur famille…
Au Mans, le 9 avril, une opération de gendarmerie a permis de mettre fin aux activités d’une vingtaine de Camerounaises, qui fonctionnaient en petits noyaux autonomes, sans véritable surveillance : des filles bien tenues. On retrouve les mêmes ou presque dans presque toutes les villes reliant Paris par une ligne TGV, dans un rayon de 200 km… Sans compter les grandes villes de France.
Après plusieurs années, les prostituées africaines peuvent aussi pratiquer le proxénétisme, en recrutant des “tirelires”. Soit pour se “racheter” à leur souteneur ; soit parce qu’elles se sont enfin libérées d’une dette contractée. Elles financent le transport et l’entretien des nouvelles venues à hauteur de 40.000 à 45.000 dollars, qu’elle se font ensuite rembourser avec les intérêts… Et ainsi de suite.
Dans le documentaire d’Enogo et Atchourou, une militante de la lutte contre la prostitution déclare, à propos de la majorité de ces femmes : “Elles ne cherchent que l’argent, le mec qui pourra les entretenir. Nous avons une mentalité d’une médiocrité… (...) Les Africains sont très peu impliqués. Ils n’ont aucun projet. Il faut juste avoir de l’argent, être bien habillé, et puis ça leur suffit. Rien dans la tête, tout dans le derrière, passez moi l’expression…” Nous lui laissons l’entière responsabilité des étonnants propos qu’elle a tenu à l’antenne.
Selon un policier de l'Office central de répression de l'immigration irrégulière et de l'emploi des étrangers sans titre (Ocriest), on trouve également de plus en plus de prostituées asiatiques.
Au-delà de l’exploitation sexuelle, les formes d’esclavage moderne sont multiples : travail agricole forcé, comme dans le “triangle rouge” italien, où des ouvriers d’Europe de l’Est travaillent comme des bêtes pour la récolte des tomates. Servitude pour dettes, surtout chez les Asiatiques ; trafic d'organes et de tissus humains ; délinquance, avec les enfants roumains pilleurs de parcmètres et reconvertis, depuis le développement du système par carte, dans la prostitution et la mendicité organisée ; pédophilie et vente d'enfants, mariages forcés et, bien sûr, l’esclavage domestique…
Il concerne, selon le CCEM, essentiellement des exploiteurs issus des pays du golfe Persique et d’Afrique noire. Le 22 février, l'ancien footballeur nigérian Godwin Okpara, une vedette du PSG, a été condamné à 15 ans de prison pour viols, torture et asservissement de… sa fille adoptive, une jeune nigériane “recueillie” à l’âge de treize ans.
Les esclaves sont aussi “recrutés” par des agences ou directement par leur “employeur”. C’est le cas des esclaves domestiques originaires du Sri Lanka, des Philippines ou d’Indonésie, partant travailler dans les pays arabes, avant d’accompagner leur propriétaire en France.
Le CCEM estime qu’un esclavagiste domestique sur cinq bénéficie dans notre pays d’une immunité diplomatique. Une impunité récemment battue en brèche : le 17 septembre 2007, Gabriel Mpozagara, ancien premier ministre du Burundi, a été condamné par le tribunal de Nanterre à un an de prison pour avoir asservi Chantal et Yvette N. durant quatre ans, dans sa villa de Ville-d’Avray (Hauts-de- Seine). Mpozagara ne s’est évidemment pas présenté à son procès. Les deux jeunes filles, âgées de 14 et 20 ans, étaient, comme une grande partie des esclaves modernes africains, rescapées d’une guerre civile ethnique – en l’occurrence, celle du Burundi (1993-94). Les fameux immigrés illégaux, attirés par l’ouverture des vannes de l’immigration en Europe, sont souvent victimes de ce trafic. Des passeurs leur promettent l’Eldorado. C’est l’asservissement qui les attend au bout du chemin. Comme pour la traite atlantique, du XVe au XIXe siècle ; la traite musulmane, du VIIe au XXIe siècle ; et pour la traite africaine, immémoriale, des Africains sont à l’origine du trafic. Selon le CCEM, à partir de l’Afrique de l’Ouest, un véritable commerce d’esclaves s’est mis en place, avec toute une chaîne d’intermédiaires. Les chiffres précis de ces trafics d’êtres humains sont difficiles à établir, puisque le secret est évidemment à la source de l’esclavage moderne. Le CCEM parle de “plusieurs milliers” de cas d'esclavage domestique et, en moyenne, en recense 334 chaque année. Selon L'Office central pour la Répression du trafic des êtres humains (l'OCRTEH), la France compterait de 15.000 à 18.000 prostituées. En 2006, 31 réseaux, impliquant 1.200 victimes, ont été démantelés. Le nombre d’Asiatiques exploités dans des ateliers clandestins serait de 120.000.
Selon Xavier Raufer, si ces esclaves se rebellent ou parlent à la police – principalement en ce qui concerne ceux dépendant des trafiquants albanais –, leurs familles peuvent être tuées en 24 heures, ainsi que leurs voisins, amis et animaux domestiques ! Sans parler de ceux qui les ont aidés... Autant dire que les associations communautaires préfèrent loucher sur le passé des Européens. Il est tellement moins risqué d’aller “faire la chaîne” à la Bastille que de se colleter avec les vrais trafiquants d’esclaves.

VERBATIM

La Camerounaise Amely-James Koh Bela, présidente de l’association “Africa prostitution” milite depuis plus de dix ans contre la prostitution africaine. Elle a donné un long entretien au site communautaire Afrik.com. Nous en reproduisons quelques extraits étonnants – questions et réponses – pour mieux comprendre la prostitution africaine.

Quels étaient vos rapports avec les femmes qui prostituaient leurs enfants à domicile ?
Amely-James Koh Bela : Il faut bien remettre les choses dans leur contexte. Je ne suis pas chez les Albanais, mais dans un milieu africain. Je suis chez moi. (…) Donc quand je rentre dans une maison, je ne suis pas l’assistante sociale qui rentre avec ses cheveux blonds. Quand je parle à la femme qui prostitue ses enfants à domicile, je l’appelle maman ou mère. (…) Je ne la regarde pas dans les yeux. Je suis là comme une enfant qui implore sa mère de l’aider à sauver ses enfants.

Quels sentiments ont-elles par rapport à ce qu’elles font ?
Il y a comme un remords. Elles expliquent cela par une sorte de fatalité (…). “Mais qu’est ce que tu veux que je fasse. Je suis dans un pays, je n’ai pas de papiers, mes enfants non plus, je fais les ménages, mais ça ne suffit pas. J’ai fait ça pour le bien de la famille (…).” D’autres vous disent qu’elles préfèrent faire ça, parce que comme elles sont dans une cité chaude, elles disent qu’on va violer leur fille dans une cave et qu’elles préfèrent la protéger. Certaines sont carrément arrogantes. Elles vous disent qu’elles sont “fières parce qu’elles ont aidé 40 filles”. (…) Il s’agit pour elles d’une aide.

Un tel raisonnement concernant une adolescente pourrait tenir la route (NDLR : sic !), mais qu’est-ce qui amène des mères à prostituer des enfants de cinq ans ?
Tout simplement la cupidité. Les femmes qui font ça sont bardées d’aides sociales. Elles cumulent tellement d’aides qu’elles peuvent se faire jusqu’à 2.000 euros par mois. Ce n’est pas l’argent qui manque. Mais il y a une course effrénée vers le fric. C’est le besoin de paraître qui importe, d’entretenir une certaine image en Afrique. Elles prennent le prétexte de conditions de vie difficiles en Europe, comme la régularisation des papiers, les discriminations... Or la plupart de ces femmes sont régularisées, certaines sont même françaises. L’autre élément qui facilite la pratique est que bien souvent ce ne sont pas leurs enfants. Elles arrivent donc plus facilement à s’en détacher. C’est l’enfant de la soeur, de la cousine, des enfants des rues ramassés par des complices. (…) Elles le font également pour défendre le statut qu’elles ont en Afrique.

L’intégralité du dossier est consultable sur le site www.afrik.com/article11974.html

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