MAYOTTE : CHASSE AUX BLANCS ET MANIF ANTI-IMMIGRÉS

MAYOTTE : CHASSE AUX BLANCS ET MANIF ANTI-IMMIGRÉS

par Patrick Cousteau
journaliste à Minute

Le 27 mars dernier, dans l’indifférence médiatique, la collectivité départementale d’outre-mer de Mayotte, dans l’archipel des Comores, a été le théâtre d’une véritable « chasse aux blancs ». Leurs bourreaux, qui hurlaient « France dehors », n’étaient autres que... les innombrables immigrés illégaux en provenance de l’île voisine d’Anjouan ! La réaction des Mahorais a été admirable. Depuis, chose impensable en métropole, l’île vit au rythme des manifestations anti-immigrés !

Les sans-papiers dehors ! » ; « Plus jamais de 27 mars ! »… C’est à ces cris que plus de 1.500 personnes ont défilé, le 6 avril dernier, dans les rues de Mamoudzou, la capitale administrative de Mayotte, confetti de France situé au nord de Madagascar, dans l’archipel des Comores. Une manif anti « sans-papiers » ! Impensable en métropole, mais inévitable dans cet îlot croulant sous le poids de l’immigration illégale. Les banderoles déployées étaient explicites : « 1/3 de clandestins à Mayotte = 20 millions de clandos en France » ; « Non au droit du sol, Mayotte est trop petite, elle va couler » ; « Vol, insécurité… Les prisons sont pleines. Partez ! Partez ! ».
En tête du cortège : le président du conseil général Ahmed Douchina (UMP), le sénateur Soibahaddine Ibrahim (UMP), le député Aboulatiffou Aly (Modem) et la majorité des élus locaux.
A la suite de la chasse aux blancs qui a secoué l’île, fin mars – et qui fut généralement occultée dans les grands médias – cette marche pacifique mais décomplexée était destinée à « faire comprendre aux Anjouanais que Mayotte est une terre française ».
Pour comprendre comment les immigrés illégaux anjouanais ont illustré le pouvoir de déstabilisation des minorités étrangères au sein d’un Etat, il faut remonter au mardi 25 mars. Ce jour là, sur l’île d’Anjouan, le président Mohamed Bacar est chassé du pouvoir par une coalition de l'armée comorienne et des troupes de l'Union africaine.
Le chef d’Etat trouve refuge à Mayotte, voisine de 70 km. Son arrivée fait rapidement le tour de l’île. Il se rend aussitôt aux autorités françaises. Malgré sa mise en détention pour entrée illégale sur le territoire français et détention d’armes, les Anjouanais en situation illégale ne sont pas contents ! Ils accusent la France d’être complice de leur ancien président. Aux cris hallucinants de « France f... le camp » ou « les Français dehors ! », les immigrés illégaux vivant sur le sol français déclenchent la « chasse au blanc » ! La chose est confirmée par le député Modem de Mayotte, Aly Abdoulatifou : « Il y a bien eu chasse aux blancs. Mais les Mahorais n‘y sont pour rien. Beaucoup d'entre nous avons été pris à partie par les hordes de barbares anjouanais pour avoir tenté de défendre des Français de métropole. »
Christophe Tézier, directeur de Clicanoo, le quotidien de l’île de la Réunion, nous explique la suite. Jeudi 27 mars, « tôt le matin, plusieurs centaines d’Anjouanais en situation irrégulière sont arrivés des quartiers des hauts de Mamoudzou pour se rendre en Petite- Terre, où se trouve le centre de rétention administrative. Ils pensaient y trouver Mohamed Bacar. Le trafic des barges a été interrompu, et des gendarmes mobiles envoyés à Grande- Terre. »
Puisqu’ils ne font pas le poids face aux autorités, les immigrés s’en prennent aux m’zungus (les blancs, en dialecte mahorais). L’une des premières victimes est une jeune femme, bloquée et arrachée de sa moto par une foule folle furieuse. Le véhicule est brûlé. La demoiselle, battue, les vêtements arrachés, ne doit son salut qu’à des Mahorais arrivés in extremis.
Jean-Louis Dupuis, le patron de l'Oréal Réunion témoigne : « Je sortais de l'hôtel lorsque j'ai vu deux blancs se faire agresser par un groupe. Ils ont été lynchés sous mes yeux. Tabassés, frappés, ils ont été traînés dans la rue. Aussitôt, une cinquantaine de personnes armées de fouets s'est jointe aux émeutiers. (…) Plus tard, dans la matinée, d'autres personnes ont été caillassées ou attachées à des poteaux, des motos et des voitures brûlées. Mes employés se sont réfugiés dans nos entrepôts. (…) Ils ont pu les quitter en se cachant dans une voiture, une couverture sur eux. »
Denis Herrmann, rédacteur en chef des Nouvelles de Mayotte, était aux premières loges au moment des violences. Il apporte son témoignage : « J’habite à Kaveni, le principal quartier où vivent les immigrés illégaux. Au début, j’étais sur place. J’ai vu des gens se faire écharper, des voitures incendiées. A un moment, j’ai compris que seuls les blancs étaient visés. Alors, j’ai pensé à sauver ma peau ! Je me suis replié vers mon domicile. J’ai continué à tout regarder de ma fenêtre ! En fin de journée, on ne voyait plus que la fumée des incendies mélangées aux gaz lacrymogènes. Des amis blancs me tenaient au courant par téléphone, depuis leur propre balcon ! »

Les immigrés illégaux sont une menace
Dans la journée, les violences gagnent toute la ville. Les forces de l’ordre venues en renfort de la Réunion contre-attaquent. Les rumeurs courent : il y a eu des morts. Un Mahorais décapité. Et un gendarme mobile. Un autre Mahorais a eu le bras coupé à la machette en tentant de secourir une jeune blanche. Il y a eu une quinzaine d’enlèvements… On demande des rançons. La préfecture dément ces rumeurs. Denis Herrmann aussi. Bilan réel : dix huit personnes hospitalisées ; des dizaines de blessés légers et des centaines de personnes en état de choc.
Selon un fonctionnaire en poste à Mayotte, « plusieurs Français blancs ont décidé de retourner en Métropole après les émeutes de la semaine dernière. Ils ont eu trop peur. »
Dès le lendemain des émeutes du 27 mars, un calme stupéfiant retombe sur Mayotte, comme un ciel bleu après la tempête. Explication : toute la journée du 28, les Mahorais sont passés dans les quartiers immigrés avec des haut-parleurs. Ils annonçaient clairement la couleur : si les agressions reprenaient contre les blancs, cette fois, il y aurait un bain de sang… et ce serait celui des Anjouanais.
La visite du secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, Yves Jégo, s’est donc déroulée très tranquillement, même si les danseuses traditionnelles n’étaient pas de la partie.
Aujourd’hui, la population nourrit un rejet très net des immigrés illégaux. Aly Abdoulatifou estime qu’ « à travers ces événements nous savons désormais quelle menace les immigrés anjouanais, qui représentent 30 % de la population de l'île, font peser sur nos têtes ». Le sénateur Adrien Giraud demande une stricte vérification des cartes de séjour délivrées ces dernières années « afin de faire un tri entre travailleurs et vagabonds ».
Depuis le 27 mars, des centaines d’immigrés ont été expulsés vers les Comores et des rassemblements ont lieu régulièrement à Mamoudzou, pour manifester l’hostilité tranquillement assumée des Mahorais à l’égard des immigrés illégaux.
Le 4 avril, il a d’ailleurs fallu un gros déploiement des forces de l’ordre pour assurer la sécurité de vingt-quatre clandestins déférés au tribunal de Kaweni, où un juge devait confirmer la prolongation de leur rétention administrative, avant une reconduite à la frontière. Et encore, ce n’était qu’une diversion : à l’abri des regards captivés par le spectacle des immigrés solidement escortés par des policiers en armes, deux voitures banalisées entraient discrètement dans le palais de justice. A leur bord, deux femmes - Nadia Alimohamed et Naouami Chafouka - accusées de jets de pierre sur les forces de l’ordre ; et un jeune homme, Saindou Atoumani, ayant participé à l’enlèvement de deux blancs, le 27 mars.
Les trois inculpés, qui ont reconnu les faits, ont été condamnés et placés en détention à la prison de Majicavo : cinq mois ferme pour les femmes et quatorze mois pour l’auteur de l’enlèvement et de la séquestration.
D’autres arrestations se préparent, selon le procureur Gilles Rognoni : « Il faut bien faire comprendre que la justice fera son travail jusqu’au bout, en ce qui concerne ces exactions ».
Mais ces sanctions demeurent insuffisantes pour endiguer l’arrivée régulière de clandestins. Le 6 avril, à la fin de la manifestation, les élus ont demandé à la population de rester calme, tout en appelant l’Etat à prendre ses responsabilités « face au fléau de l’immigration clandestine à Mayotte »... Et en métropole aussi, peut-être ?

Une aubaine pour les immigrés

L’île est une véritable aubaine pour les habitants de l’archipel. Selon le rapport Othily (avril 2006), si le SMIC mahorais ne représente que 48 % du SMIC métropolitain, le produit national brut par habitant était, en mai 2005, neuf fois supérieur à celui des Comores. L’île est également très prisée des femmes immigrées enceintes, qui peuvent venir y accoucher pour profiter des avantages du système français.
La loi du 26 novembre 2003, qui n’autorise la délivrance d’une carte de séjour « vie privée et familiale » qu’à condition que les parents puissent prouver leur capacité à prendre en charge et éduquer leur enfant n’a aucune efficacité : les immigrés contournent parfaitement les subtilités du droit français. Les personnes désirant entrer clandestinement à Mayotte utilisent des barques appelées « kwassa-kwassa ». On y entasse jusqu’à quarante passagers qui traversent la haute mer, infestée de requins, sans aucune sécurité. Deux cents personnes meurent chaque année dans des naufrages. Et trois cents débarquent chaque semaine

mayotte MAYOTTE : LES IMMIGRÉS ILLÉGAUX FONT LA CHASSE AUX BLANCS (M’ZUNGUS EN DIALECTE MAHORAIS).
SEULS LES JOURNAUX LOCAUX ET PATRIOTIQUES ONT DÉNONCÉ CETTE INTOLÉRABLE SITUATION. LUTTONS CONTRE LA DÉSINFORMATION.
(L’IMAGE EST TIRÉE DU QUOTIDIEN LES NOUVELLES DE MAYOTTE
DU 28 MARS 2008)

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