TURQUIE CE QUI NOUS ATTEND SI ELLE DEVIENT EUROPEENNE…

TURQUIE  CE QUI NOUS ATTEND SI ELLE DEVIENT EUROPEENNE…

Par Pierre Lassieur,
Ecrivain,
auteur de L’arrivée de la Turquie, 2007.


C’est entre les années 1890 et 1900 que naît le nationalisme turc, sur les ruines de l’empire ottoman, sous l’impulsion de jeunes officiers, parmi lesquels, Mustafa Kémal, le futur "Père des Turcs". La partie europénne de cet Etat ne dépasse pas 10% de son territoire global. La manière dont les musulmans y ont traités les Slaves des Balkans nous donne une idée de ce que pourrait devenir, à terme, une Union européenne ouverte aux millions de Turcs islamisés.

La Turquie est un Etat récent, créé en 1923 par la volonté de Mustafa Kémal sur les ruines de l’empire ottoman.
Entre cette nation et cet empire, il y a toute la différence qui sépare un Etat multinational d’une nation à peu près homogène, exception faite de la minorité kurde.

Les Turcs ottomans ont commencé de former leur empire vers 1300, époque où la monarchie française, par exemple, était déjà constituée depuis longtemps. Ils venaient d’Asie centrale et s’étaient installés en Anatolie. Aux XIVe et XVe siècles, ils ont conquis les Balkans et, au XVIe siècle, les rives orientales et méridionales de la Méditerranée, d’Alep au Maroc non compris.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les chrétiens des Balkans n’ont pas été violemment persécutés. Le but premier de la conquête n’avait certainement pas été le désir de les convertir à l’islam. D’ailleurs, comme ils étaient astreints à payer davantage d’impôts que les musulmans, toute conversion en masse de leur part aurait été, pour l’Etat ottoman, un désastre financier.

Ils ont donc gardé leur religion et leur clergé. Aujourd’hui, les îlots musulmans des Balkans ont pour source principale la conversion ancienne de notables chrétiens qui avaient envie de garder leurs privilèges et qui ont été suivis par leurs populations, comme on l’a vu pour le protestantisme en Allemagne.

D’une certaine façon, on peut dire quand même que les chrétiens des Balkans ont été persécutés, mais d’une manière tellement spéciale qu’elle les menait aux plus hauts grades de l’Etat. En effet, jusqu’au XVIIIe siècle, ce sont certains des leurs qui exerçaient le gouvernement, à condition, bien entendu, qu’ils se soient convertis à l’islam. Le sultan héréditaire, autocrate souverainement cruel et souverainement raffiné, redoutait, par dessus tout, la formation d’une aristocratie turque qui aurait pu lui porter ombrage. De jeunes chrétiens étaient donc arrachés à leur famille, qu’ils ne reverraient jamais, et envoyés en Anatolie pour y être éduqués et apprendre le Coran par coeur.

Ils allaient par la suite former les cadres de l’Etat, tout en demeurant esclaves, et c’était généralement l’un d’eux qui occupait la charge de grand vizir (premier ministre). Isolé, sans famille, sans terroir, il dépendait entièrement du sultan, vie et mort comprise.

De ce fait, les Turcs n’ont joué longtemps qu’un rôle relativement secondaire dans l’empire ottoman. Malgré cette participation indirecte au pouvoir, au début du XIXe siècle, les chrétiens des Balkans ont senti le souffle de la Révolution française qui leur apportait l’idée de liberté sous deux formes : la liberté individuelle et l’indépendance de la nation. Ils se sont donc révoltés – d’abord les Serbes, puis les Grecs – et ont progressivement obtenu l’indépendance. L’empire ottoman s’est peu à peu désagrégé au cours du XIXe siècle. Les Turcs avaient aussi perdu presque toutes leurs provinces arabes (L’Egypte aux Anglais, l’Algérie et la Tunisie aux Français). Ils se sont donc trouvés à peu près seuls parmi les débris de leur empire. Ils avaient vu le nationalisme s’emparer des Serbes, des Grecs, des Bulgares et des autres. Pourquoi n’y aurait-il pas eu aussi une nation turque ?

Vers 1890, 1900, le nationalisme turc est né, surtout sous l’impulsion de jeunes officiers, parmi lesquels, à un rang modeste, Mustafa Kémal. Le parti qu’ils ont formé, d’abord clandestin puis à ciel ouvert, s’est appelé Union et progrès et on les a appelés, eux-mêmes, les Jeunes Turcs. Ils ont exercé le pouvoir durant la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle ils ont ordonné le génocide arménien (N.D.L.R. : 40 % de la population arménienne exterminée). En raison de sa position géographique éloignée des puissances occidentales, l’Arménie était la seule nation chrétienne ottomane qui n’avait pu se libérer et les Turcs se sont, en quelque sorte, vengés sur elle, de la sécession des autres.

Ayant choisi le parti de l’Allemagne, son alliée depuis plusieurs décennies, la Turquie a partagé sa défaite. Un armistice désastreux a été signé. Les chefs des Jeunes Turcs se sont enfuis. Mustafa Kémal, général de 40 ans aux états de service brillants, s’est alors attaché à chasser les Alliés – Français, Anglais et Italien – d’Anatolie et de Constantinople. Patriote passionné, Kémal a exacerbé le nationalisme turc.

Ayant fait proclamer la République en 1923 et, pensant que les défaites successives étaient dues aux archaïsmes de l’islam, il s’est consacré à l’abaisser et à forcer son peuple à imiter les Européens, croyant ainsi parvenir à leur niveau de puissance.

En une douzaine d’années, le despote éclairé a imposé les réformes au grand galop : interdiction des écoles coraniques, des tribunaux religieux et des confréries religieuses ; remplacement du calendrier musulman par le calendrier grégorien et de l’alphabet arabe par l’alphabet latin ; adoption du code civil suisse, obligation de porter des vêtements européens, obligation de porter un patronyme - les Turcs n’ayant jusqu’alors qu’un prénom et un surnom. Lui-même est nommé Atatürk, Père de la Turquie. Mort en 1938, il a eu comme successeur, son adjoint, Ismet Inönu, battu aux élections de 1950.

Depuis, le régime oscille dans la violence d’un coup d’Etat militaire à un autre, le dernier datant de 1997. Le nationalisme est prôné par tous les partis. L’islam a progressivement repris sa place, de sorte que la Turquie est un Etat musulman à 99%, le nombre des chrétiens n’atteignant pas 100.000. La laïcité turque, reconnue par Bruxelles, n’existe pas. L’actuel chef du gouvernement, Erdogan, a fait ses études dans un lycée religieux, sa femme et ses filles sont voilées. Il parle haut et fort dans les négociations internationales et se joue de ses interlocuteurs européens.

Que veut donc la Turquie ? En termes médiocres avec ses voisins musulmans (Iran, Kurdistan irakien, Syrie) et exécrables, par sa faute, avec l’Arménie, elle se sent isolée. Toutefois, elle appartient à l’OTAN et est soutenue par les Etats-Unis. Du point de vue économique, l’union douanière avec l’Europe lui apporte des avantages substantiels. Néanmoins, elle s’obstine à vouloir entrer dans l’Union européenne. Comme elle serait, avec bientôt 80 millions d’habitants, le peuple le plus nombreux d’Europe, on peut penser que son principal souci consiste à récupérer – et au-delà – les territoires jadis perdus. A nous de l’en empêcher.


Pourquoi la Turquie n’a pas sa place en Europe !

Par Constance Rebat, journaliste.
LES PÈRES fondateurs de l’Europe, de Bernard de Clairvaux à Schumann et Monnet, ont toujours eu une vision occidentale de l’Europe.Constance Rebat L’hellénisme, en Turquie, a disparu après cinq siècles d’islamisation. Les chrétiens de Turquie ont été éradiqués à partir de 1453. Le génocide arménien s’est couplé avec l’extermination des chrétiens assyro-chaldéens. Les chrétiens d’aujourd’hui sont persécutés et soumis à l’islam.
Excepté Istanbul et la Thrace, la Turquie n’est pas plus européenne par sa géographie que par ses moeurs : endogamie clanique, crimes d’honneurs, statut des femmes anatoliennes ou discriminations ethniques et religieuses… Les Turcs eux-mêmes s’identifient à un peuple asiatique. Les territoires « européens » de la Turquie sont des terres prises à l’Europe dans le cadre de guerres de conquêtes. Sous l’Empire ottoman, comme avec le Traité de Lausanne en 1923, puis, après 1945, en profitant de la doctrine Kissinger visant à refouler l’expansion soviétique, la Turquie s’est toujours imposée par la force aux Européens.
L’Etat turc entretient 90.000 imams et des milliers de mosquées, 70 % des femmes y sont voilées, on y mentionne les religions sur les cartes d’identité. La fonction publique et militaire est interdite aux non-musulmans ! L’héritage kémaliste est aujourd’hui perçu comme dictatorial et rejeté. L’islamisation est volontaire. Que se passera-t-il en cas d’entrée de la Turquie en Europe ? A l’extérieur, les frontières de l’U.E. seront déstabilisées. Outre les trafics de drogue, d’armes et d’immigrés clandestins dont elle est une plaque tournante, la Turquie importera tous ses conflits internationaux liés à l’eau, aux frontières, aux minorités ethniques, etc… L’U.E. deviendra voisine de pays tels que l’Iran, l’Irak, la Syrie, la Géorgie (voisine de la Tchétchénie) ou l’Azerbaïdjan… autant dire que l’intégralité de l’islamo-terrorisme mondial frappera à nos portes ! L’U.E. n’est pas en mesure de sécuriser ses frontières face à de telles menaces.
A l’intérieur, l’entrée de la Turquie déstabilisera nos institutions. Les zones rurales d’Anatolie nécessitent 20 milliards d’euros de subvention (Fonds structurels européens) pour commencer à s’adapter aux normes européennes. C’est autant que l’ensemble des nouveaux pays membres. L’entrée de la Turquie en Europe provoquera des troubles sociaux liés aux communautarismes. Les masses paysannes d’Anatolie rejoindront les ghettos turcs d’Allemagne ou d’Alsace avant de se répandre partout en Europe. L’islamisme endogame turc s’étendra au nom du droit des minorités protégées par le lobby islamiste turc, très puissant à Bruxelles, grâce à divers projets européens (Euroméditerranée, fondation Analint, etc…)
Enfin, la Turquie deviendra l’Etat prépondérant de l’U.E. dès 2020 : Ankara disposera de 100 députés turcs majoritairement islamistes au Parlement européen (contre 72 pour la France et 98 pour l’Allemagne). Elle sera la première puissance militaire et démographique de l’Union (100 millions d’habitants et 850.000 soldats). Bref, la Turquie, qui milite activement à Bruxelles pour intégrer l’U.E., constitue une menace pour la survie de la civilisation européenne.

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