Les attentats de Londres ont dissipé les illusions de l’intégration

Les attentats de Londres ont dissipé les illusions de l’intégration

Par Xavier Van Lierde
Rédacteur en chef de Relève politique,
co-animateur des Chroniques de la Vieille Europe sur Radio Courtoisie

En révélant que les auteurs des attentats de Londres étaient des citoyens britanniques d’origine étrangère, élevés et, pour certains, nés en Grande-Bretagne, l’enquête de Scotland Yard a porté un rude coup au modèle anglo-saxon d’intégration des populations étrangères. Mais, le modèle dit “français et républicain” ne fonctionnant pas davantage, il faut maintenant tirer les enseignements de ces échecs symétriques et accepter de regarder la réalité en face : l’intégration de populations à la fois nombreuses et issues de civilisations radicalement antagoniste est illusoire. Le vrai débat ne se situe donc pas entre partisans du modèle anglosaxon et tenants du modèle français. Il se situe entre ceux qui veulent poursuivre l’accueil des flux d’immigration en Europe et ceux qui veulent les inverser.

Après les attentats de Londres, Tony Blair a averti : ”les règles du jeu ont changé”. Les règles en question sont celles présidant au modèle communautariste anglo-saxon, en vertu duquel les ressortissants étrangers étaient encouragés à conserver leurs cultures et à s’organiser en communautés, avec ses lieux de culte, ses représentants religieux, voire politiques. Le fait que les terroristes ayant frappé Londres le 7 juillet, puis, une seconde fois, le 21 juillet, aient été élevés dans ces communautés après être nés, pour certains d’entre eux, en Grande-Bretagne, a porté un rude coup à ce modèle. Et voilà que les Britanniques observent avec intérêt le modèle français de gestion des populations immigrées, abusivement qualifié d’ “intégrationniste” et de “républicain” alors que ces deux termes sont antagonistes, l’authentique modèle républicain prônant non pas l’intégration des étrangers, mais leur assimilation.

Quel modèle français ?
La doctrine française en la matière a même fait l’objet de plusieurs articles dans la presse britannique, au moment, où par une curieuse ironie de l’Histoire, lesautorités françaises, Sarkozy en tête, abandonnent officiellement ce modèle républicain pour s’inspirer du modèle communautariste anglo-saxon. En effet, de multiples dérives, comme la création, sur initiative gouvernementale, du Conseil français du culte musulman, la désignation de personnalités religieuses parlant au nom de la communauté musulmane, et aussi la mise en place insidieuse et résolue de politiques de quotas ethniques, dans l’administration, dans les grandes écoles et aussi dans l’audiovisuel, en témoigne : le modèle républicain, fondé sur l’assimilation, et non sur l’intégration, a vécu.

Aveuglement réciproque
Ainsi apparaît la vacuité des réponses apportées en France comme en Grande- Bretagne. Confronté à un même problème, l’incapacité à intégrer les nombreuses populations extra-européennes amenées sur leur sol par des décennies de politiques immigrationnistes, chacun feint, de façon parfaitement symétrique et simultanée, que l’autre a la solution. Les autorités britanniques s’illusionnent sur le modèle français, tandis que le gouvernement s’illusionne sur le modèle anglosaxon. De la sorte, les uns et les autres ne visent, d’un côté et de l’autre de la Manche, qu’une seule chose : faire croire que le problème est la gestion de l’immigration, alors que le problème est l’immigration elle-même, sa quantité et sa qualité. Les immigrés n’ont jamais été aussi nombreux dans les sociétés européennes. Et ils n’ont jamais appartenu à des cultures professant des valeurs aussi antithétiques des nôtres. La conjonction de ces deux facteurs crée une équation impossible à résoudre. Quel que soit le modèle français républicain ou anglo-saxon l’on choisisse, l’immigration massive déstabilise dangereusement nos nations.

L’Équation sans solution de l’immigration massive
Deux études récentes donnent la mesure de ces échecs symétriques. En Grande- Bretagne, un sondage réalisé, après les attentats de Londres, pour la chaîne Sky News a révélé que 46 % des musulmans britanniques “se sentaient d’abord musulmans”, tandis qu’en France, une étude du Cevipof fait apparaître que seul un tiers des sondés désapprouve la proposition selon laquelle “un musulman doit suivre les préceptes coraniques, même s’ils s’opposent à la loi française”. Voilà pourquoi la solution, la seule solution qui vaille, consiste non plus à élaborer des modèles savants, mais à modifier les données de l’équation. Il faut tout à la fois réduire considérablement le volume de l’immigration et ne conserver que le reliquat le plus proche de nous par les moeurs et la culture.

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