L'offensive des islamistes en Europe

L'offensive des islamistes en Europe

Par René Marchand,
Ancien élève de l'Ecole Nationale des Langues Orientales, licencié de langue arabe,
auteur de "La France en danger d'Islam" (Éditions L'Age d'Homme).

Cet article de René Marchand a été initialement publié sur le site Internet de Voix des Français dans la rubrique "Les yeux ouverts" le 28 mars 2005

 

Dans nos journaux audiovisuels, les actes de guerre en Irak et en Palestine et les actions terroristes ici et là sont traités abondamment plusieurs fois par jour. Mais il n'est jamais question d'un autre affrontement dans lequel l'Islam et l'Occident sont impliqués : l'offensive des islamistes contre l'Europe. Un conflit dans lequel la France est le principal champ de bataille. Comme si une guerre "ouverte", qui fournit des images spectaculaires, cachait une autre guerre, celle-ci subversive, clandestine, invisible parce que sans images, autant dire inexistante. Il est vrai que le sujet, qui touche à l'immigration, est tabou et qu'il n'est pas plus abordé dans la grande presse écrite, au conseil des ministres, à la tribune des assemblées parlementaires ou lors des campagnes électorales. Or, dans cette guerre, nos ennemis - ceux que nous nommons "les islamistes" - ne cessent de remporter des victoires à l'intérieur de nos frontières.
Pour apprécier avancées et reculs des deux parties, nous pouvons nous référer à la stratégie de nos adversaires. (Nous ne pouvons nous reporter à notre stratégie : nous n'en avons pas !)

Premier objectif des islamistes pour l'islamisation de la France : favoriser l'immigration définitive du plus grand nombre de Musulmans dans l'hexagone.
Les chiffres que nous dispensent avec parcimonie et, souvent, avec malhonnêteté les services officiels ne peuvent cacher que le flux d'immigration à partir de pays musulmans ne diminue pas : les clandestins sont au moins aussi nombreux que dans les années 80 et 90 et ils ne sont toujours pas expulsés ; le droit d'asile est une voie d'entrée désormais quasiment reconnue et de plus en plus utilisée ; la fabrication de faux papiers : passeports, cartes de séjour, contrats de travail… est devenue, avec l'ordinateur, une industrie florissante ; les "pompes aspirantes" traditionnelles : indemnités de chômages, RMI, allocations familiales, logements sociaux… se sont agrémentés de la Contribution médicale universelle et de l'Aide médicale d'Etat... Les perspectives démographiques sont nettes : sauf coup de barre à 180 degrés, la France risque d'être peuplée pour moitié, sinon plus, de Musulmans à la fin du siècle. Les islamistes continuent leur percée sur un axe essentiel, vital : la démographie.

Deuxième objectif : habituer les Français au "fait musulman" et réislamiser les immigrés tièdes ou indifférents.
- Le voile. Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, avait cru bon, avant de proposer un projet de loi aux élus de la République, de consulter une autorité étrangère (passons sur ce comportement sans précédent !). Il était allé au Caire rencontrer le cheikh Tantaoui, nommé à la tête de la mosquée-université du Caire, al-Azhar, par le président égyptien, Hosni Moubarak, pour en écarter les extrémistes. Le religieux avait rappelé au ministre français le droit musulman : Un Musulman séjournant hors de "la Maison de l'islam" n'a pas à faire étalage de sa foi. Il lui est même conseillé de la dissimuler. Les dirigeants des pays infidèles sont, évidemment, libres de leurs lois et le Musulman ne doit pas, par simple prudence ou bon sens, s'opposer à ces lois. Nos dirigeants pouvaient donc, sans qu'aucun musulman soit autorisé par le droit musulman à se dire brimé dans sa croyance ou ses pratiques, interdire le voile chez nous, en tous lieux. Au lieu de ça, nous eûmes une loi frileuse, hypocrite, minable, ne s'appliquant qu'aux écoles et jusqu'au baccalauréat seulement. Nos ministres, parlementaires, conseillers divers pensent-ils qu'ils ont œuvré pour l'intégration des musulmans dans la République ? Pensent-ils que les milliers de femmes qui, maintenant, arborent dans tous nos lieux publics le voile, signe d'appartenance politique au moins autant que religieuse, "drapeau des islamistes" (l'Iranienne Chahdortt Djavann), sont en voie "d'intégration" dans notre culture ?

- Les prénoms. Jadis, un immigré qui s'installait à demeure chez nous choisissait pour lui et sa famille l'assimilation au pays d'accueil. Pour que ses enfants fussent des Français "comme les autres", il leur donnait un prénom "français". Cf. Isabelle Adjani, Marcel Mouloudji… (Le prénom est le signe le plus fort et le plus directement évident de l'appartenance : le premier acte d'un nouveau musulman n'est-il pas de se choisir un "prénom" à contenu religieux ?) Aujourd'hui, la pression des religieux sur les immigrés est telle que, si l'on en juge par le carnet Naissances de nos quotidiens, bien rares sont ceux qui osent donner à leurs enfants un prénom "d'infidèle" (et il faut tenir compte des prénoms musulmans cachés sous des prénoms faisant référence à Dieu, selon les pratiques de la dissimulation religieuse autorisée - la taqiyya). Les enfants de nos immigrés sont ainsi tatoués dès leur naissance comme Musulmans - et l'on sait qu'il est interdit à un Musulman de sortir de sa "religion", d'élever ses enfants hors de cette "religion" : c'est là le crime "d'apostasie", punissable de la mort. Encore une bataille perdue, et celle-là sans même que nous nous en soyons aperçus.
- D'autres batailles, en cours, sont bien mal parties pour notre camp : la polygamie, l'excision et l'infibulation, les mariages forcés, le "châtiment" des filles… Ce ne sont pas quelques femmes courageuses, aussi médiatisées seraient-elles, assistées d'une poignée d'hommes, qui feront le poids face aux islamistes. Il y faudrait, de la part des autorités françaises, des lois et de la force.

Troisième objectif : constituer des zones de peuplement majoritairement musulman, faire reconnaître l'existence d'une "communauté" musulmane ayant ses "particularismes" (demain, ses lois) et, ainsi, préparer la libanisation de la France avant sa conquête complète (au siècle prochain ou même avant). - Nous ne faisons rien pour mettre fin aux quartiers "interdits" : plusieurs centaines (le ministère de l'Intérieur semble avoir renoncé à les compter). Dans ces zones, dites jadis "de non-droit", maintenant apppelées pudiquement "sensibles", il est de notoriété publique que la loi est faite par les religieux et les caïds de droit commun, parfois liés les uns aux autres. Les pétrodollars et l'argent de la drogue s'y déversent. Tout le monde sait que de plus en plus d'élus locaux traitent avec des religieux, souvent étrangers, pour, en échange d'un terrain pour une mosquée, une subvention à une association…, obtenir la fin des "incivilités" et l'espoir de quelques voix aux élections.
- L'islam a désormais son Conseil du culte. Ses membres, désignés par quatre mille personnes, se sont arrogé immédiatement le droit de parler au nom de 6 millions d'immigrés, croyants ou incroyants, dont le trait commun est d'être originaire d'un pays dit musulman. Ce "machin" a été pris en mains par les plus radicaux, dont, sous le masque, des Frères musulmans - lesquels Frères musulmans ne sont considérés comme des interlocuteurs valables par les pouvoirs publics que dans un seul pays : le nôtre.
- En claironnant à la télévision qu'il nommait un préfet "d'origine musulmane", le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy n'a-t-il pas constitué lui-même une "communauté" musulmane, c'est-à-dire une communauté ayant une identité, non seulement culturelle, mais aussi religieuse, politique, juridique (l'islam, c'est tout ça) ? Tant de batailles perdues alors que nous ne voulons même pas reconnaître que les islamistes nous font la guerre.

P.S. : Les "islamistes" partis à la conquête de la France ont cependant connu une défaite. En mars 2003, les Corses ont refusé par référendum la possibilité d'adapter la loi française à leurs particularismes. MM. Raffarin et Sarkozy offraient à trois cent mille Corses ce qui, demain, n'aurait pu être refusé à six millions de Musulmans. Nous l'avons échappé belle : la République autorisant la mise en place progressive, en toute légalité, de la Loi musulmane, la sharî'a, dans la "communauté" musulmane installée en France !

 

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