Immigration massive, terrorisme, communautarisme... La troisième offensive de l’islam a commencé

Immigration massive, terrorisme, communautarisme... La troisième offensive de l’islam a commencé

par Constance Rebat,
historienne, collaboratrice d'Aventures et dossiers secrets de l'histoire (*).

Pour l’historienne Constance Rebat, le développement de l’immigration massive et la montée des revendications identitaires d’inspiration islamique sur le sol européen constituent, ni plus ni moins, la troisième grande offensive musulmane contre l’Occident.

Les attentats du 11 septembre 2001 ont donné une forte valeur symbolique à l’affrontement qui oppose ponctuellement, mais régulièrement depuis le VIIe siècle, le monde musulman à l’Occident. Les récentes polémiques autour du voile et d’une laïcité qui n’avait jamais été remise en question depuis 1905 en sont la continuité en France.

Un rapport différent au passé et à l’Histoire

Des textes rédigés par des oulémas, les docteurs de la loi musulmane, prédisent que la France sera islamisée d’ici la fin du XXIe siècle. Pour les Occidentaux, il ne s’agit que de paroles en l’air, et les événements récents, affrontements violents ou politiques, ne sont pas à relier avec ceux du passé. Pour les musulmans, ce sont des épisodes, quelques batailles de plus dans la confrontation qui les opposent aux infidèles juifs et chrétiens depuis plus de treize siècles. Cette différence entre l’appréhension purement événementielle et celle qui s’inscrit dans la longue durée peut induire l’Occidental en erreur quant aux buts réels des islamistes. Pour eux, il n’y a pas de différence entre Charles Martel qui les repousse en 732, les Espagnols qui se soumettent à la même époque avant de les chasser en 1492, les croisés du Moyen Age, les colonisateurs du XIXe siècle ou les « judéo-croisés » occidentaux d’aujourd’hui. Le même combat continue avec des moyens et des frontières différentes. Mais il s’agit toujours de l’affrontement (ontologique et eschatologique) entre l’islam et les Autres, mécréants et infidèles tout juste bons à se soumettre et à recevoir le statut de dhimmi ou mourir.

Le schéma binaire des théologiens musulmans

Les théologiens musulmans voient le monde selon un schéma binaire, qu’ils symbolisent par des ”maisons” : la maison de la soumission à Allah et de la paix, le Dar al islam : un territoire à l’intérieur duquel la souveraineté et le pouvoir politique sont directement et exclusivement exercés par des musulmans. Les minorités religieuses non-païennes peuvent être tolérées moyennant une soumission totale au pouvoir islamique et le paiement d’un impôt spécial. Cette situation peut toutefois rapidement changer selon le bon vouloir des dirigeants. En cas de domination totale de l’islam, il n’y a généralement aucune tolérance envers les dhimmis. En cas de troubles politiques ou économiques, il n’est pas rare que ces minorités servent de boucs émissaires à la colère populaire, qui évite ainsi de s’en prendre au gouvernement. En cas de danger grave, comme ce fut le cas en Espagne musulmane au XIIe siècle, le pouvoir peut envisager d’alléger les souffrances des dhimmis afin de s’en faire des alliés ou au moins d’éviter d’aggraver la situation.
Vient ensuite le Dar al harb, la maison de la guerre. Il s’agit de territoires non islamisés, avec lesquels les musulmans ne peuvent entretenir que des rapports violents du fait de la non « soumission » de ces peuples à la religion islamique. Les musulmans ont envisagé l’Europe médiévale et des temps modernes (XVIe – XVIIIe siècles) comme une zone de Dar al harb et l’ont régulièrement attaquée, essayant ou parvenant à l’occuper en certains lieux et certaines époques. On pense particulièrement aux Balkans, à la Hongrie ou à l’Espagne. Durant plusieurs siècles parfois, ces peuples ont du subir la loi musulmane dans toute sa rigueur, acceptant de se convertir ou de souffrir.
Au XIXe siècle, l’expansion occidentale manifestée par la colonisation d’une grande partie de la planète a muselé un islam déclinant. De manière caricaturale, il est possible de dire que, vécue comme une humiliation, cette présence européenne a toutefois permis aux islamistes de remobiliser leurs troupes et de redynamiser leur religion. Faisant feu de tout bois, ils ont accepté de cheminer momentanément avec le nationalisme arabe, le marxisme ou le capitalisme, profitant des divisions occidentales. La « ceinture verte », cette barrière d’Etats islamiques entourant l’ex-URSS au profit des Américains est révélatrice de cet état d’esprit. Oussama Ben Laden, la chose est connue, était un agent islamiste au service des Etats-Unis. Avant de se retourner de la manière que l’on sait, puisque, ainsi que le dit le Coran, « la parole donnée à un infidèle n’a pas de valeur ».

Quand l’immigration de masse change la donne

La décolonisation et la fin de la Guerre froide ont lentement modifié la vision de l’islam et une troisième maison s’est ajoutée. L’immigration constante de populations musulmanes vers l’ancien Dar al harb, la domination politique et économique quasi absolue de l’Occident dans le Dar al islam et l’obligation des territoires musulmans de prendre part aux relations internationales en tant que partenaires mineurs ont complexifié les données jusqu’alors assez simplistes des oulémas. D’où l’apparition, en désespoir de cause, du Dar al sulh, la maison du compromis. Dans la mesure ou le Dar al harb est trop puissant pour être soumis directement par la force ; ou dans le cas où le Dar al islam lui même est fortement dominé par les infidèles, les musulmans, ainsi que le prescrit une sourate du Coran, « embrassent la main qu’ils ne peuvent trancher ». S’ils ont émigré, ils tentent de prêcher librement leur foi auprès des infidèles. Dans ce cas, l’islam pouvant progresser librement, mais encore incapable de dominer, une sorte de trève (sulh, en arabe), ne signifiant en aucun cas la paix (salam) est « accordée » momentanément aux non-musulmans.
Depuis sa création par Mahomet au VIIe siècle, l’islam n’a jamais cessé de tenter de dominer les territoires non musulmans. Ainsi que l’explique l’islamologue René Marchand, la révélation coranique marque une coupure franche dans le temps : avant, un passé révolu, défini par l’ignorance. Ensuite commence une époque qui est encore en cours : le temps de l’islam. Contrairement aux Occidentaux qui découpent le temps en trois : passé, présent, futur ; le musulman ne voit que l’inaccompli ou l’accompli. Depuis le moyen âge, l’islam a lancé trois grandes offensives contre l’Occident. La première date de 711, la conquête de l’Espagne et l’échec contre les Francs ; la deuxième reprend vers 1500, quand les Turcs envahissent la Hongrie, mais sont arrêtés devant Vienne.

De l’axe Est-Ouest à l’axe Nord-Sud

L’islam ne se réveille véritablement qu’au milieu du XXe siècle. Lorsque s’écroule l’URSS, l’axe Est-Ouest opère un demi-tour et devient un axe nord-sud opposant les pays occidentalisés et de culture chrétienne aux pays musulmans, marquant d’une certaine façon, le début du XXIe siècle. L’immigration massive, les volontés communautaristes accompagnées de leurs multiples revendications identitaires, le développement d’un islam européen d’autant plus radical que nouveau et les manifestations régulières du terrorisme visant les intérêts ou les ressortissants occidentaux tendent à nous prouver quotidiennement, vers vingt heures, que la troisième offensive de l’islam a commencé. Ça se passe près de chez vous !

(*) Cette revue diffusée dans de nombreux kiosques et maisons de la presse, prépare un grand dossier spécial sur les rapports entre l’islam et l’Occident.
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