La France ne peut survivre que chrétienne La laïcité de combat sert l'islamisme

La France ne peut survivre que chrétienne La laïcité de combat sert l'islamisme

par Bernard Cabanes,
journaliste à Monde et Vie

Pour éviter de désigner, donc d'offenser l'Islam, le Président Chirac recourut au même procédé que François Bayrou dans une circulaire annulée par le Conseil d'État. En annonçant une loi renforçant la laïcité, le 17 décembre, il n'avait pas condamné le voile islamique, mais "les signes religieux ostensibles" en général, dont la croix et la kippa. Cela devant un auditoire dans lequel voisinaient les trois religions révélées. Mais la réaction des mosquées a promptement rappelé à tous la nature du problème. En appelant les jeunes filles voilées à manifester, elle confirmait que le voile est l'instrument d'une offensive menée depuis quinze ans contre la société occidentale. Le voile manifeste l'asservissement de la femme. Il est le signe qu'elle est prête à tout subir : minorité à vie, répudiation d'un mot, renoncement à tout droit sur les enfants, amputation couramment, infibulation parfois et, trop souvent tolérée, cette polygamie qui est la forme la plus courante de l'esclavage domestique. Le port croissant du voile souligne le phénomène que nous signalait récemment cet éminent démographe qu'est le professeur Jacques Dupâquier, de l'Institut : les femmes musulmanes retrouvent actuellement en France leur fertilité particulière, très supérieure à celle des mères chrétiennes et juives. Le voile est l'instrument de la conquête démographique de l'Occident.

Touche pas à mon voile!

Des femmes voilées ont défilé par milliers le 20 décembre à Strasbourg, le 21 à Paris, vociférant les leçons des imams adaptées par les avocats du Mrap : le voile devenait ainsi, dans leur bouche, "un droit de la femme" et le signe de sa "liberté". Une liberté fortement encadrée par maris, barbus et grands-frères ! Luc Ferry, le ministre de l'Education chargé de rédiger cette loi, n'avait pas encore trempé sa plume dans l'encrier, qu'elles scandaient leur volonté de lui désobéir. Touche pas à mon hijab ! À ces manifestations musulmanes faisaient écho des commentaires acerbes d'un bout àl'autre de l'arc islamique. Par la voix de son porte-parole, Hamed Reza Hassefi, le ministère iranien des Affaires étrangères appelait le gouvernement français à rapporter « cette décision extrémiste » qui « porterait atteinte à l'image de la France auprès des opinions publiques du monde islamique ». Une menace reprise par El Djezira, la télévision qatarie suivie par les arabophones du monde entier, avec cet avertissement du cheikh Youssef el Qaradaoui à la France : « Ne provoquez pas la haine et l'inimitié des musulmans ! » Tout le crédit que le Président Chirac pensait avoir accumulé, du "regroupement familial" en France à son combat contre l'action américaine en Irak, paraissait s'être envolé en un jour. Par la voix du cheikh Qaradaoui, El Djezira appelait en fait les musulmans à faire pression sur lui, disant : « La France a des interêts avec nous et, si les institutions et les dirigeants islamiques protestent, elle s'inclinera ». Cette volonté d'utiliser les musulmans de France pour influencer la politique française n'est pas nouvelle. Elle paraissait même acceptée sous François Mitterrand: au nom du Secrétaire général de la Défense nationale, organisme dépendant du Premier ministre (alors Laurent Fabius), le général Chavanat n'avait-il pas précisé au colloque Armée-Université de décembre 1985 : « La France ne peut avoir de politique étrangère que concertée avec les pays d'origine des migrants » ? « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille » disait le général De Gaulle. Sa politique intérieure doit-elle à présent se faire à la mosquée? Cheval de bataille traditionnel de l'athéisme anticlérical, la laïcité, que doit renforcer la loi annoncée par le Président Chirac, est en fait une valeur évangélique. Elle se fonde sur cette parole de Jésus: « Mon royaume n'est pas de ce monde». La séparation de l'Eglise et de l'Etat était admise par le Christ : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Cela ne signi­fie pas qu'il faille exclure Dieu de la vie publique ni renier nos origines. Amputée de sa majorité chrétienne, notre pays ne connaîtrait pas la paix, sauf, pour les non-musulmans, à accepter un retour à la dhimmitude. La France ne peut survivre que chrétienne. La Bavière vient d'interdire le voile islamique et lui seul. En France, non seulement la laïcité officielle n'ose pas s'affirmer contre l'islam, mais elle croit pouvoir se servir de l'islam pour détruire l'Eglise majoritaire.

Une collusion séculaire

Cela depuis 1830, depuis que l'anticléricalisme refusa au maréchal de Bourmont les Pères Blancs qu'il demandait pour une conquête pacifique et solide des beylicats turcs : ceux qui allaient, entre nos mains, devenir l'Algérie. Des tribus kabyles voulaient retourner à la religion des Roumis - celle de leurs pères -. Encore largement majoritaire au Maghreb, le monde berbère entrevoyait dans ce retour le moyen de sauver son identité, sa langue et sa culture en échappant à l'arabisation par le Coran. Tenu par l'Angleterre, son refuge, Louis­Philippe tergiversa dix ans avant de se décider à pousser la conquête dans l'intérieur du pays. Entre temps, les émirs arabes avaient comblé le vide laissé par les Turcs. Et nos érudits s'étaient épris de l'islam. À la grande satisfaction des ennemis de l'Eglise. Mais à desservir l'Eglise, on dessert fatalement la France... Le général De Gaulle se débarrassera du problème en le transférant en métropole, où des Algériens sans travail suivront leurs employeurs. L'athéisme marxiste vit en eux le substitut annoncé par Lénine, Gramsci, Marcuse, à un prolétariat embourgeoisé par le développement des services et la société de consommation. Et voici qu'un Tariq Ramadan et les imams d'un Conseil français du culte musulman à majorité salafiste subventionnée par un royaume des sables, se servent de ce fondamentalisme athée. Car tel est parfois pris qui croyait prendre ! Ce processus mortel doit être interrompu, ou c'en est fait de la France. Laïcité comprise !

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