Hommages croisés à l’Ambassadeur Chambon

Hommages croisés à l’Ambassadeur Chambon


Un grand Français nous a quittés

par Henry de Lesquen,
président de Voix des Français Renaissance 95


Jusqu'à la fin, l'Ambassadeur Albert Chambon a conservé une agilité d'esprit et un enthousiasme admirables, malgré son grand âge. Grand diplomate, qui a servi la France dans de nombreux pays, de la Chine au Pérou, en passant par le Sénégal, Albert Chambon était un homme de profonde culture et d'intense spiritualité.
Déporté à Buchenwald pour faits de Résistance, il est resté à jamais marqué par cette expérience indicible, dont il a pu écrire : "Dans le monde déshumanisé des camps de concentration, un extraordinaire privilège nous était offert à tous : celui d'atteindre sans effort les sommets de la spiritualité", en évoquant à ce propos "la grâce de Buchenwald"… C'est, je pense, dans cette relation mystérieuse avec le malheur qu'un homme de sa trempe a trouvé son inspiration pour le restant de ses jours. Il avait pris sa "retraite" de haut fonctionnaire il y a trente ans, mais il a continué, jusqu'à son dernier souffle, à combattre pour le salut de la France, donnant en dernier lieu une préface au livre du général Gallois, Devoir de vérité, dont Philippe Bourcier de Carbon nous parle, dans l'hommage qu'il lui a rendu ici.
J'ai eu la chance de faire la connaissance d'Albert Chambon il y a douze ans, quand je lui ai demandé de faire une conférence sur la Seconde guerre mondiale à l'université annuelle du Club de l'Horloge, où il a proclamé, lui, l'ancien délégué régional du Conseil national de la Résistance : "Non, la France n'a pas collaboré !", en réponse à ces sycophantes qui cherchent à salir notre histoire. Je n'ai cessé, depuis, d'admirer son ardeur, tant il mettait d'énergie, malgré le poids des années, dans son action pour la France. J'ai eu le bonheur de le retrouver en mars 2001 à Voix des Français, quand je suis devenu président de l'Association, puisqu'il avait bien voulu faire partie de notre Comité d'honneur.
Albert Chambon nous laisse une grande leçon. Il nous apprend qu'il faut viser haut, sans jamais se laisser abattre par les coups du sort. Il restera présent dans nos cœurs et dans nos pensées. A son épouse, Nicole Chambon, et à leurs trois enfants, nous disons notre affectueuse sympathie.

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Suivons son exemple !
par René Servoise, Ambassadeur

Albert Chambon fut un diplomate hors normes dont les qualités l’auraient fait distinguer dans toute carrière. De ces qualités, la dominante était la générosité, celle du cœur, au sens de Descartes.

Tous ceux qui ont eu le privilège de le rencontrer ou de travailler avec lui ont été frappés par son dynamisme, les obstacles rencontrés étant pour lui autant d’incitations à reprendre le combat.

Nos carrières diplomatiques nous ayant entraînés hors de l’Europe, j’eus maintes fois l’occasion d’admirer l’altière idée qu’il se faisait de la France. « Gesta Dei per Francos » était son credo.

A la retraite - mais ce mot a-t-il un sens pour un homme de son tempérament ? -, Albert Chambon multiplie ses activités et ne cesse de combattre pour la défense et l’illustration de valeurs nationales. D’où son adhésion à Voix des Français, la création de l’AROC et du Comité pour une Europe plurielle.

Son vœu était que chacun de nous s’engage pour la défense de la nation française. Si nous savons suivre son exemple, le salut est là.

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