2010 : recrudescence de l'immigration régulière

Pour la première fois dans l’histoire, le gouvernement français a délivré en 2010 plus de 200.000 nouveaux titres de séjour (long ou moyen) pour les pays tiers (hors Union européenne et Espace économique européen). Sur les onze premiers mois de l’année 2010, on totalise ainsi 182.400 admissions, soit une progression de 11,5 % par rapport à la même période de 2009 (157.000 admissions). Explications.

La hausse concerne tous les motifs d’immigration. Tous les chiffres cités cidessous concernent seulement les onze premiers mois des années 2009 et 2010.
L’immigration de travail progresse
Malgré un chômage en hausse, l’immigration professionnelle progresse de près de 10 %, passant de 22.000 à 23.600. Il est vrai qu’une partie de ces « admissions » sont en fait des régularisations. L’immigration d’étudiants progresse fortement 58.700 étrangers ont obtenu en 2010 une carte de séjour étudiant, soit 41 % de plus qu’en 2009. L’argument évoqué du rayonnement de la France est dénué de sens : en effet, en dehors de l’accès à quelques grandes écoles, nos universités bas de gamme n’attirent pas les meilleurs étudiants du monde, qui préfèrent aller étudier dans les pays anglo-saxons (en payant leurs études). L’absence de sélection, y compris dans la simple maîtrise du français, encombre nos universités et grève les budgets publics sans autre bénéfice que la satisfaction des groupes de pression universitaires. Enfin, les cartes d’étudiants – non assorties de contrôle d’assiduité – sont une des filières détournées de l’immigration de travail.

L’immigration familiale,
c’est-à-dire principalement « nuptiale », progresse à nouveau de 10 % Il y a eu 76.000 entrées au titre de l’immigration familiale en 2010, à comparer à 70.150 en 2009. La partie principale de cette immigration correspond à hauteur de 48.500 personnes à ce qu’on appelle les « familles de Français ». En réalité, il s’agit d’une immigration « nuptiale », selon le mécanisme suivant : beaucoup de binationaux – franco-magrébins, francoafricains, franco-turcs – vont chercher le promis, ou plutôt la promise, dans le pays d’origine de leur famille. Ce mouvement concerne d’abord de jeunes hommes qui vont chercher des femmes au « bled », mais aussi les jeunes filles dont les mariages sont « arrangés ». Dans un deuxième temps, les parents, les frères et soeurs et les neveux des nouveaux mariés obtiennent un motif pour venir en France. Ce transfert de population est en progression constante depuis quinze ans.

La question des réfugiés
L’un des rares chiffres en baisse est celui des titres accordés à des réfugié 9.200 en 2010 à comparer à 10.300 en 2009. Ce résultat est toutefois à mettre en parallèle avec le nombre de demandeurs annuels du statut de réfugié politique, qui est de 40.000 à 50.000. Le solde de 30.000 à 40.000 personnes est constitué des « déboutés du droit d’asile », qui sont très rarement expulsés et qui s’installent le plus souvent bien tranquillement dans la clandestinité.

« Immigration choisie » + « immigration subie » = immigration de masse
Dans beaucoup de cas, l’administration a peu de pouvoirs réels : elle est entravée dans un tissu de conventions internationales et de jurisprudences immigrationnistes que les gouvernements successifs ont laissé s’installer au cours des quarante dernières années. Le rééquilibrage entre « immigration subie » et immigration choisie » est donc un leurre. Sans réelle volonté politique, il n’y a guère de marge de manoeuvre à part… augmenter l’immigration professionnelle et l’immigration d’étudiants, ce qu’a fait le gouvernement. Mais cette immigration prétendument « choisie » ouvre à son tour droit à l’« immigration subie » de demain.
Pour arrêter l’immigration de peuplement, il n’y a pas d’autre solution que de recouvrer la pleine souveraineté française en dénonçant les conventions internationales qui y portent atteinte et en redonnant au peuple le pouvoir aujourd’hui accaparé par les juges.

* L’invité Polémia est un groupe de réflexion animé par un collectif d’experts indépendants dont le but est de réintroduire la libre confrontation des idées dans le débat. Cet “incubateur d’idées” est présidé par Jean-Yves Le Gallou (photo), par ailleurs patron du Bulletin de réinformation à Radio Courtoisie

Libye : les mouvements de population touchent le monde entier, et menacent l’Union européenne
Les touristes hagards évacués d’urgence à la suite de la révolution lybienne du 20 février sont un épiphénomène. Un million et demi d'étrangers travaillent ou voyagent dans l'Eldorado pétrolier libyen. Un tiers des sept millions d'habitants sont originaires d'Afrique noire. Lesquels n’attendent qu’une brèche pour traverser la Méditerranée.
A Tripoli, 750 Français ont été pris en charge par l’administration française, le 23 février. Autrement plus complexe s’annonce le rapatriement de dizaines de milliers d’Indiens, de Bengalais, de Sri-Lankais, de Chinois travaillant en Libye, notamment dans le bâtiment. Quelque 15.000 Chinois devraient embarquer à destination de la Crète.
Les postes frontaliers égyptiens et tunisiens ne cessent de voir passer des minibus remplis d'expatriés. Ils rentrent au pays, mais vont-ils y rester ? Parmi les migrants rencontrés aux frontières, figurent aussi des Libyens.
Le gouvernement italien craint de voir affluer jusqu'à 300.000 immigrés illégaux. Depuis plusieurs années, Tripoli coopère en effet avec l’Union européenne et surtout avec Rome pour lutter contre l’immigration clandestine. Si Kadhafi tombe, ce sera « un exode biblique, un problème que tout Italien ne peut pas, ne doit pas sousévaluer », avertit le ministre italien des Affaires étrangères. Après la chute du régime de Ben Ali, des milliers de migrants illégaux tunisiens ont débarqué dans l’île de Lampedusa. Ils n’ont pas été soumis aux formalités habituelles, mais ont été priés de se fondre dans la nature, ce qui leur permet de rejoindre la péninsule italienne. Beaucoup prennent alors – sans payer – le TGV à destination de Nice !
Pour l’heure, l’Union européenne n’a aucune vision à long terme. Elle semble en effet plus préoccupée par la hausse de l’essence à la pompe que par les bouleversements que va déclencher cet afflux incontrôlé de populations exogènes.



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