MARINE LE PEN :contre la binationalité

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a envoyé fin mai une lettre aux 577 députés français afin de leur demander de se prononcer pour l'abrogation de la double nationalité. Selon elle, la binationalité – autorisée en France – « pose des problèmes ». Elle demande donc qu’il soit mis fin à la double nationalité, qui, selon elle, « nuit à l'assimilation des Français issus de l'immigration ». Extraits.
 

Les récentes révolutions qui ont secoué le monde arabe, au-delà du désir de liberté, ont révélé des difficultés liées au problème de la double nationalité en France. Vous le savez, l’Etat et la nation sont en France indissociables. (…) La multiplicité des appartenances à d’autres nations contribue aujourd’hui, et d’une manière de plus en plus préoccupante, à affaiblir chez nos compatriotes l’acceptation d’une communauté de destin, et, par là-même, à miner les fondements de l’action de l’Etat.


L’explosion du chiffre des binationaux pose aujourd’hui des problèmes dont les Français sont de plus en plus conscients et que le législateur ne peut plus ignorer. Plusieurs exemples récents viennent nous rappeler que la double nationalité peut conduire à des contradictions majeures et à de graves dérives. Nombre de nos compatriotes ont ainsi été choqués du fait qu’un ministre français soit à la fois tunisien et français, surtout lorsque ce ministre déclare, en pleine répression « bénaliste », que : « Dire que la Tunisie est une dictature univoque me semble exagéré ». N’y a-t-il pas dans ces circonstances un risque de collision entre des intérêts nationaux divergents ? (...)
L’échec patent de la double nationalité s’est affiché jusque dans diverses rencontres sportives récentes, à la suite desquelles de jeunes Français binationaux ne brandissaient pas notre drapeau tricolore, mais la bannière d’une autre nation. Ces soirs-là, nombre de nos compatriotes furent légitimement choqués.
(...) Comment ne pas voir que résident dans cette double nationalité l’un des ferments principaux d’atteinte à cette cohésion républicaine dont la France a plus que jamais besoin et un puissant frein à l’assimilation des Français issus de l’immigration ? Réduire l’attribution de la nationalité à une simple distribution de papiers d’identité, sans aucune assurance sur l’engagement personnel, voire affectif, que cette acceptation dans la communauté nationale suppose, est aujourd’hui criminel.
Dans l’intérêt de la France et des autres nations, dans l’intérêt en particulier de nos relations avec l’Algérie, premier pays concerné, il est ainsi nécessaire d’engager une démarche authentiquement républicaine en mettant fin à la double nationalité, et de demander à chacun de nos compatriotes placés dans cette situation, de choisir son allégeance : la France, ou un autre pays.
Nous ne pouvons pas compter aujourd’hui sur le gouvernement de Nicolas Sarkozy pour mettre en oeuvre cette réforme. Les engagements du président de la République en la matière sont inexistants et nous n’avons malheureusement jamais eu qu’à douter de son attachement à la cohésion nationale. Derrière les discours patriotiques régulièrement entonnés dans le seul but de tromper les électeurs, se cachent une inaction structurelle et un communautarisme de conviction. C’est pourquoi c’est à vous, membres de l’Assemblée nationale, chambre de représentation du peuple français, que j’adresse cette demande de modification législative.
Hélas, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a affirmé qu'il était « hors de question de revenir sur la binationalité », comme le réclament Marine Le Pen et certains députés UMP de la Droite populaire. Copé a ajouté qu'il allait écrire une lettre en ce sens aux militants UMP français de l'étranger. Il s'est aussi dit « favorable à la création d'un poste de secrétaire d'Etat chargé des Français de l'étranger»

LAMPEDUSA

Seul l’exemple danois peut nous sauver

Les gros media ont beau avoir la tête ailleurs, le drame migratoire de Lampedusa est toujours d’une brûlante actualité. Ainsi, des centaines de migrants africains, dont des femmes et des enfants, arrivent chaque semaine sur ce sol européen, selon le porte-parole des garde-côtes italiens. Par ailleurs, plusieurs bateaux, parfois en grande difficulté, sont régulièrement signalés et secourus… « Ce sont tous des Africains subsahariens qui arrivent de Libye », a affirmé le porte-parole des garde-côtes – qui semblent ne plus garder grand-chose, mais simplement accompagner la gigantesque vague migratoire.
Plusieurs milliers de réfugiés fuyant la Libye et le fameux « Printemps arabe », pour la plupart des travailleurs immigrés originaires d’Afrique et d’Asie, ont débarqué en masse depuis début 2011 sur l’île de Lampedusa. Face à cet afflux de réfugiés, les autorités italiennes ont instauré un système de rotation de bateaux qui transportent cette submersion migratoire de Lampedusa vers d’autres centres d’accueil dans le reste du pays. Quand elles ne donnent pas des visas Schengen à destination de la France aux immigrés illégaux ! Face à ce drame, il est vital d’imiter le Danemark et de rétablir nos frontières au plus vite !

 

GUERRE URBAINE À SEVRAN

Coups de feu dans les cours de récré !

Le maire de Sevran, Stéphane Gatignon, a jeté un pavé dans la mare en déclarant qu’il faudrait des casques bleus pour sécuriser sa ville. Il est vrai que depuis deux mois, on assiste à des règlements de compte entre bandes rivales, à l’arme de guerre. L’enjeu est la prise de possession du territoire, Sevran étant une plaque tournante du trafic de cannabis en Ile-de-France. Un bon point de vente – un de ces halls d’immeuble que les bandes se disputent – produit entre 10.000 et 30.000 euros de chiffre d’affaires par jour.
C’est bien à l’effondrement d’un système que l’on assiste. D’abord, parce que c’est un ancien communiste, maintenant membre d’Europe Ecologie, qui demande l’intervention de l’armée dans les banlieues (bien qu’il préfère parler de « casques bleus » et de « force d’interposition » pour paraître moins « droitard »). Ensuite parce que la situation de Sevran met à mal les excuses habituelles justifiant la violence des banlieues hors-la-loi. Avec ses deux gares RER et ses deux stations de tram T4, en plus de nombreuses lignes de bus, la ville n’est nullement coupée du monde. La rénovation urbaine y va aussi bon train. N’en déplaise à ceux qui parlent de « relégation urbaine » pour expliquer la violence des banlieues. Et le chômage, alors ? « Qu’est-ce que vous voulez ? Les jeunes, ils ont pas de boulot, alors … », disent volontiers les aînés de ces « jeunes ». L’aéroport de Roissy n’est pas loin pourtant. Il est vrai qu’il offre plus d’emplois à 1.500 euros par mois qu’à 10.000, ce qui n’est pas assez pour les « jeunes ». Enfin, quelle est la cohérence d’un maire qui, en juin, appelle l’armée dans les banlieues, alors qu’en avril, il a publié un livre demandant… la dépénalisation du cannabis ? Ce que M. Gatignon appelle la « sortie de la prohibition », prohibition qu’il qualifie d’hypocrite. Et si M. le maire sortait, lui aussi, de l’hypocrisie ?

 

Vous êtes ici : Accueil Tribunes MARINE LE PEN :contre la binationalité