L'espoir bleu Marine

Le programme commun de l'UMPS
Les sondages qui plaçaient Mme Marine Le Pen à plus de 20 % des intentions de vote pour l'élection présidentielle de 2012 ont été corroborés par l'excellent résultat du Front national aux cantonales de mars 2011. Ce parti a obtenu 15 % des voix, et même 19 % dans les cantons où il avait un candidat, à ces élections qui étaient les plus difficiles pour lui. La droite populiste est donc devenue en France une force avec laquelle il va falloir compter. On ne peut que s'en réjouir pour notre pays. Honnêtement, quand le FN s'attaque à l'« UMPS », considérant que PS et UMP, c'est la même chose, la formule n'est pas sans fondement. C'est très précisément depuis décembre 1987, au cours de la première cohabitation, au moment de l'affaire Malik Oussekine, que la droite établie a renoncé à se différencier de la gauche sur le terrain de l'immigration. Depuis lors, elles baignent l'une et l'autre dans le même cosmopolitisme.
Il a fallu cependant attendre que Nicolas Sarkozy devienne ministre de l'Intérieur en 2002 pour que la droite en fasse ouvertement l'aveu. Le petit Nicolas en a même rajouté, en s'en prenant à ce qu'il a appelé le "mythe de l'immigration zéro". Il fallait donc, selon lui, accepter toujours plus d'immigrés. Cette politique folle qu'il a conduite depuis maintenant neuf ans constitue le socle du programme commun de l'UMPS. Elle fait consensus dans une oligarchie qui tourne le dos au peuple. Ceux qui ne l'acceptent pas sont de méchants racistes, parce qu'ils osent se réclamer de la préférence nationale et demander l'inversion des flux migratoires.

Un 21 avril à l'envers
Ne nous leurrons pas : hormis l'hypothèse peu probable où la gauche tomberait si bas qu'elle serait éliminée au premier tour de l'élection présidentielle (ce serait un "21 avril bis", par référence au 21 avril 2002, jour qui a vu la qualification de Jean-Marie Le Pen face à Jacques Chirac), celle-ci est presque certaine de l'emporter au second tour. Soit face à Nicolas Sarkozy, car celui-ci est désormais tellement impopulaire que les Français préféreraient élire un âne socialiste à la tête de l'Etat plutôt que de reconduire pour cinq ans le grand homme à talonnettes. Soit face à Marine Le Pen, car l'hypothèse d'un "21 avril à l'envers" et d'une élimination de N. Sarkozy dès le premier tour devient de plus en plus probable. Nous ne pleurerons M. Sarkozy.
Mais nous ne pouvons pas nous féliciter du retour de la gauche. Alors, que peut-on espérer ?
Si l'on est très optimiste, on peut imaginer que M. Sarkozy renoncera à se présenter et laissera la place à un autre candidat qui sera vraiment à droite et tendra la main au FN. Ce serait le seul moyen d'éviter une victoire de la gauche à la présidentielle. Mais il ne faut pas rêver.
L'autre espoir, c'est que Marine Le Pen soit la représentante de la droite au second tour, face à la gauche. Il y aurait peu de chances qu'elle gagne, certes, mais ce serait le début d'un immense changement politique. L'UMP s'effondrerait, éclaterait, et, sur ses décombres, pourrait naître le "pôle de rassemblement" de la droite que la présidente du FN appelle de ses voeux. Alors, l'espoir "bleu Marine" qui est apparu au ciel de France commencerait à se réaliser. Il pourrait même peut-être, pourquoi pas ?, conduire la droite à la victoire aux législatives qui suivront. Dans ce scénario idéal, le renouveau de la France serait engagé dès 2012.
Vous êtes ici : Accueil Editoriaux L'espoir bleu Marine