ISRAËL OUVRE DES CAMPS pour les immigrés illégaux

Les autorités israéliennes ont autorisé, le 7 février, la création d'un camp de détention pour les immigrés clandestins. Telle est la solution que le gouvernement israélien a trouvé au problème d'immigration croissante. D'ici juin, près de 3.000 personnes pourront être écrouées dans cette base située dans le désert du Néguev. Une somme de 250 millions de shekels va être débloquée pour financer les travaux, soit 51 millions d'euros.
Les installations seront pour la plupart des « structures transportables et démontables », selon le ministère israélien de la Défense. Le camp aura à terme une capacité de 11.000 places. L'objectif : dissuader principalement les nombreux immigrés illégaux originaires du Soudan et d’Érythrée, qui arrivent en Israël après avoir traversé le Sinaï, en Egypte. Selon les statistiques, il y a eu 52.487 immigrants illégaux en Israël en 2011. La même année, 16.816 Africains sont entrés clandestinement dans le pays depuis l'Egypte, dont 2.931 pour le seul mois de décembre.

TROIS ANS DE DÉTENTION SANS CHARGE NI PROCÈS

Parallèlement, une loi a été adoptée par le parlement en janvier 2012. Celle-ci prévoit que les immigrés illégaux peuvent être incarcérés sans procès pendant plus de trois ans. Le même traitement peut être réservé aux mineurs accompagnés de leurs parents. Et les criminels organisant le passage des clandestins peuvent être condamnés à 15 ans de prison. Le parlement israélien a également décidé d'accélérer la construction d'une barrière longue de 240 km à la frontière israélo-égyptienne, approuvée par le premier ministre Benjamin Netanyahu en 2010.
Après l'adoption de cette loi sur la détention des immigrés, Amnesty International a cru bon de dénoncer une violation du droit international : « Si les autorités israéliennes ont le droit de protéger leurs frontières, elles ne sont en revanche pas autorisées à manquer à leurs obligations internationales en matière de droits humains envers les demandeurs d'asile, les réfugiés et les migrants, ou à en faire des délinquants – des “infiltrateurs” –, ce qui ne fait qu'alimenter la xénophobie et la discrimination », avait déploré Ann Harrison, directrice adjointe du programme Proche-Orient et Afrique du nord d'Amnesty International.
On peut certes, comme l’association pro-immigrés, dénoncer les mauvais traitements infligés par les Israéliens à ces immigrés illégaux, notamment le choix de les parquer dans un désert ; en revanche, il est incontestable que ces derniers sont des délinquants. De toute évidence, s’ils ne veulent pas subir les rigueurs de la loi, ils ne doivent pas tenter de s’infiltrer illégalement dans un pays étranger.
De son côté, Israël reste déterminé à poursuivre sa lutte contre l'immigration illégale : un budget de 130 millions d'euros est prévu pour financer l'ensemble du programme. Le gouvernement a également mis en garde les entreprises qui emploient des étrangers hors-la-loi. A condition d’éviter les dérives cruelles d’Israël, cette fermeté à l’égard des immigrés illégaux devrait inspirer nos dirigeants.
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