Droit de vote des immigrés

La Droite populaire est vent debout
La Droite populaire, courant constitué au sein de l'UMP par les députés les plus à droite, est vent debout contre la proposition du parti socialiste d'accorder le droit de vote aux immigrés pour les élections locales. Elle a lancé une pétition que l'on peut lire dans l'excellent hebdomadaire Minute (numéro du 19 octobre 2011), qui devient décidément irremplaçable. Inutile de dire que Voix des Français soutient cette initiative de salut public. Mais nous avons envie de dire à ces députés de la majorité : "Qui n'avance pas recule." Vous voulez bloquer le projet scélérat de la gauche, c'est bien, mais n'oubliez pas qu'il ne concerne en pratique que les immigrés venus du tiers monde, car les étrangers issus des pays européens ont déjà le droit de vote depuis 1992 en vertu du traité de Maëstricht. Or, sur le plan des principes, qu'il s'agisse d'un Italien ou d'un Nigérien, c'est du pareil au même ! Vous devez donc exiger aussi que l'on revienne sur le vote des Européens.


Puisque la souveraineté appartient à la nation, il est scandaleux qu'un étranger puisse voter à quelque élection que ce soit. Certes, il ne s'agit ici que des élections locales. Mais la commune a des prérogatives de puissance publique qu'elle exerce au nom du peuple français. On peut en dire tout autant des élections prud'homales, puisque les conseils de prud'hommes sont des tribunaux. Dans notre pays, qui est une nation, on ne peut dissocier la citoyenneté de la nationalité sans porter atteinte à un principe essentiel de notre ordre politique, principe qui lie la souveraineté à l'identité.

Le clivage droite-gauche traverse l'UMP
Faut-il voter Sarkozy en 2012 pour empêcher la gauche de mettre en oeuvre son projet ? Hélas, le président sortant, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, entre 2002 et 2007, s'est prononcé maintes fois en faveur du droit de vote des immigrés !  Le fait est qu'il n'en a plus parlé après 2007. Pourquoi ce silence ? C'est probablement parce que, voulant être réélu en 2012, il avait peur de diviser son camp et de perdre au second tour les voix des électeurs du Front national. Il n'aurait plus cette préoccupation s'il obtenait un second mandat, car il ne serait plus rééligible.
En outre, M. Sarkozy aurait eu besoin de l'aval du Sénat, qui se serait opposé à la réforme, parce qu'il était dominé par la droite jusqu'en septembre 2011. Cet obstacle est malheureusement tombé. Il est à craindre, au demeurant, que l'hostilité des sénateurs de droite au droit de vote des immigrés tiennent surtout à des raisons électorales - la plupart des nouveaux électeurs voteraient en effet pour la gauche -, plutôt qu'à un noble attachement aux principes de la république.
La Droite populaire a mille fois raison de mettre en avant la question du droit de vote des immigrés. C'est aujourd'hui l'un des meilleurs critères du clivage droite-gauche, qui passe donc à l'intérieur de l'UMP, entre la Droite populaire et presque tous les autres. Pour être authentiquement un homme de droite, il ne suffit pas d'avoir l'étiquette de l'UMP, pas même d'être le candidat de ce parti à l'élection présidentielle.

Vous êtes ici : Accueil Editoriaux Droit de vote des immigrés