ISLAM ET POUVOIR :

les incontournables oligarchies
Les avancées des mouvements islamiques dans le monde arabe, que ce soit en Libye, en Tunisie, etc., ont déstabilisé les régimes en place. Plusieurs d’entre eux ont déjà été renversés par les pressions des puissances occidentales, l’argument ultime de ces dernières ayant été les drones américains ou les avions français sous pavillon de l’O.T.A.N.
Les anciens régimes étaient tous des oligarchies, familiales, tribales ou économiques. Ceux qui ont organisé la révolution avaient comme prétexte officiel d’établir des « Etats de droit » et des régimes démocratiques. La logique qui a conduit les actions de l’Occident aurait donc dû aboutir à des institutions démocratiques et pluralistes.
Ce n’est pas tout à fait ce qui semble se passer : en Égypte, les militaires, qui constituent une puissante oligarchie, et qui sont tous musulmans, ne veulent rien céder de leur pouvoir réel. En Libye et en Tunisie, les élites islamistes manoeuvrent pour succéder aux clans tribaux ou économiques.


Or, l’islam, qui implique la charia (loi islamique), est une forme de pouvoir absolu, à la fois religieux et politique. Ses élites, notables, militaires de haut rang, titulaires de grandes fortunes, constituent une oligarchie islamiste qui entend concentrer entre ses mains tous les pouvoirs, économiques, politiques, religieux, comme c’est le cas en Arabie Saoudite.
Bien entendu, une fois ce but atteint, la préoccupation constante est de conserver ces pouvoirs. Le rejet de la démocratie en est la conséquence logique, car la démocratie suppose l’alternance : « Pour les islamistes, écrit M. Frédéric Pons dans Valeurs actuelles du 15 décembre 2011, la démocratie permet la conquête du pouvoir pour appliquer, partout et pour tous, la charia ». Erdogan, premier ministre de Turquie et chef du parti islamiste, a été on ne peut plus clair : « La démocratie, c’est comme un autobus : on en descend quand on est arrivé ! »
Cette réalité est aux antipodes des idéaux pseudo-démocratiques proclamés par nos gouvernants, à commencer par le chef des armées françaises, et c’est donc sur un complet malentendu que reposent les interventions militarodiplomatiques de la France, comme celles des États-Unis ou de la Grande- Bretagne.
D’où l’incompréhension totale de nos dirigeants devant l’évolution de la situation dans les pays concernés : en Égypte, les militaires d’inspiration musulmane veulent conserver le pouvoir réel, quitte à s’abriter derrière une façade démocratique fantoche. Nul ne peut dire à ce stade s’ils y parviendront. En Libye, la « démocratie » se fondera sur la charia, ce qui constitue l’aboutissement de la stratégie de conquête du pouvoir par les islamistes. En Tunisie, l’islam s’apprête à étouffer peu à peu les difficiles et fragiles avantages de la société, notamment la liberté pour les femmes, fruit des politiques de ceux que l’on appelle aujourd’hui des « tyrans ». Au Maroc, la réalité islamique s’apprête à peser sur la monarchie parlementaire naissante…
Nos élites politiques n’ont pas de réponse politique à cet état de fait, quand elles n’approuvent pas, au nom de la « libre expression », ces évolutions dont elles refusent de voir les conséquences. Imaginons un instant que les élections fassent peu à peu émerger en France un parti islamique qui deviendrait majoritaire : qu’adviendrait-il de notre Constitution ? Sera-t-elle, un jour, remplacée par la charia ? Cette hypothèse n’est pas absurde : au rythme des naissances dans les familles musulmanes, certains estiment que la France pourrait devenir une république islamique dans une cinquantaine d’années. Il est vraiment temps que le peuple français ouvre les yeux : ce sera plus commode pour faire le ménage électoral qui s’impose, dès ce printemps !

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