Immigrés de la vingtième génération

Depuis qu'un village du centre de la France a été saccagé par quelques-uns d'entre eux, on commence enfin à parler des Romanichels. Mais on ne sait trop comment les appeler. Dans le vocabulaire administratif, on dit : "une personne issue de la communauté des gens du voyage". On pourrait faire plus court. Les noms de Gitans, Tsiganes, Manouches, Roms, etc., s'appliquent à des tribus particulières et non à la totalité de cette ethnie originaire de l'Inde qui est arrivée en France à partir du XVe siècle et dont la langue, le romani, est indo-aryenne, donc indo-européenne, comme le français. Faut-il dire "Rom", ainsi que le voudrait l'Union internationale censée les représenter ? Outre le risque de confusion entre le tout et la partie (ni les Tsiganes ni les Gitans ne se considèrent comme des Roms), j'y répugne pour deux raisons. Primo, c'est un néologisme emprunté à leur langue ; secundo, c'est un terme raciste "anti-gadjo", puisque "rom" veut dire "homme" et que son emploi pour les désigner exclusivement nous rejette dans la non-humanité, nous qui ne sommes pas des "Roms" ! Disons donc "Romanichels", comme le veut un usage qui remonte au XIXe siècle, mot qui n'a rien de péjoratif en soi et qui convient parfaitement à l'ethnie des locuteurs du romani.

Nomades et sédentaires
L'apparition des roulottes de Romanichels soulève souvent l'inquiétude des habitants des bourgs et des villages. Il est vrai que certains membres ce cette population marginale ont quelque inclination à commettre des larcins, et parfois davantage, si l'occasion s'y prête. La culture romanie insiste beaucoup sur le sens de l'honneur, paraît-il. Il ne semble pas que la simple honnêteté y soit aussi prisée.
Les tensions permanentes entre Romanichels et villageois sont un classique de l'histoire de l'humanité : c'est l'éternel conflit qui renaît sans cesse entre les nomades et les sédentaires, du fait de la différence de leurs modes de vie. Aux yeux des sédentaires, les nomades sont des prédateurs. Les Romanichels ne sont pas tous des nomades, des "gens du voyage", mais le nomadisme fait partie de leurs traditions et définit leur identité. L'ennui, c'est que la France des Français de souche est un pays de sédentaires. Autant dire que, depuis 600 ans qu'ils sont en France, les Romanichels n'ont pas su ou voulu s'assimiler. Ce sont des immigrés de la vingtième génération.

Populations inassimilables
De cette analyse, on peut tirer deux conclusions.
1) Nous avons depuis longtemps nos Romanichels, qui sont de nationalité française, et nous sommes bien obligés de les garder. Raison de plus pour renvoyer au plus tôt ceux qui ont immigré récemment, après l'élargissement de l'Union européenne à la Roumanie, décidé sottement par Chirac et Sarkozy.
2) Il y a des populations inassimilables, qui ne se fonderont jamais dans le corps de la nation. Le temps n'a pas de prise sur elles. C'est le cas des Romanichels. Comme dit M. Jacques Myard, député des Yvelines, "pour s'intégrer, il faut être deux". Il est donc irresponsable d'avoir laissé venir depuis peu du tiers monde, par millions, d'autres allogènes inassimilables et il est urgent d'inviter ces derniers à regagner leur pays d'origine.

Henry de Lesquen, président de Voix des Français  
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